* La position de liquidité du marché interbancaire sest de nouveau dégradée au cours du troisième trimestre 2007, suite à la pression exercée par laugmentation des réserves obligatoires. * Le jugement qui se dégage de lanalyse des prévisions dinflation est que les risques sont plutôt orientés à la hausse. Le marché interbancaire sest maintenu en situation dinsuffisance au cours du deuxième trimestre 2007, bien que laugmentation des réserves obligatoires ait eu des pressions consécutives accompagnées par lincidence globalement expansive des facteurs autonomes. Néanmoins, la fin du mois de juin a connu une transition temporaire vers une situation déquilibre des trésoreries bancaires, favorisée par le repli des opérations de cession de devises ainsi que par laccélération des dépenses du Trésor. Grosso modo, lincidence expansive de 3,7 milliards de dirhams exercée par les facteurs autonomes au deuxième trimestre 2007 a été en grande partie compensée par laugmentation de 2,6 milliards de dirhams enregistrée par le minimum requis au titre de la réserve monétaire durant la même période. Par conséquent, la position de liquidité moyenne du marché interbancaire dégage un déficit de 2,4 milliards de dirhams. La position de liquidité du marché sest de nouveau dégradée au cours du troisième trimestre 2007, suite à la pression exercée par laugmentation des réserves obligatoires. Rappelons que durant les mois de juillet et août 2007, les réserves obligatoires ont elles aussi augmenté de 8,4 milliards de dirhams, compensant totalement lévolution expansive de 4,7 milliards exercée par les facteurs autonomes. Cette évolution accrue est due aux opérations sur avoirs extérieurs, qui ont induit une augmentation des trésoreries bancaires de 14,1 milliards de dirhams au troisième trimestre. En contrepartie, la circulation fiduciaire a enregistré une augmentation de 8,3 milliards de dirhams en période estivale et les opérations du Trésor ont été à lorigine dune ponction nette de 1,1 milliard sur la liquidité bancaire. La hausse sensible du montant de la réserve monétaire a induit une augmentation de la demande de liquidités sur le marché monétaire interbancaire. Dans ce cadre, le taux moyen pondéré des opérations au jour le jour sur ce compartiment, ainsi que le taux des opérations de pension livrée, se sont inscrits en hausse au terme du deuxième et du troisième trimestre 2007. Par ailleurs, les taux des bons du Trésor à court terme ont poursuivi leur hausse entamée depuis le premier trimestre, à lexception de ceux assortissant les bons à 52 semaines qui ont connu une baisse au deuxième trimestre tout en affichant un volume faible par rapport à ceux des autres maturités. Création monétaire et pressions inflationnistes Sagissant des taux créditeurs, ils dépendent, par principe, de la nature des déposants (ménages ou entreprises, petites ou grandes entreprises ), ainsi que des contraintes commerciales et de liquidité à court terme des banques. Cela les empêche de nous renseigner sur la tendance sous-jacente de la rémunération des placements à terme qui est, quant à elle, fonction des conditions monétaires globales dans léconomie et, notamment, de la position structurelle de liquidité des banques et de lorientation de la politique monétaire. En glissement annuel, le crédit bancaire a augmenté de 25,5% au titre du deuxième trimestre 2007 et de 25,4% en juillet, en nette accélération par rapport au premier trimestre. Cette dynamique du crédit est expliquée en grande partie par lexpansion des facilités de trésorerie. En fait, les facilités de trésorerie ont contribué à la hausse annuelle du crédit à hauteur de 39,2% au deuxième trimestre 2007 contre 27,7% et 17,2% respectivement pour les crédits immobiliers et les prêts à léquipement. Dans le même temps, les concours aux entreprises ont été à lorigine de 66,6% de la croissance annuelle du crédit aux agents non financiers, au lieu de 22,5% pour les particuliers. Cette montée en terme de création monétaire pourrait a priori susciter des inquiétudes quant aux perspectives dinflation, du fait que le rythme de progression du crédit dépasse largement celui de la croissance économique. Le rapport précise que «pour les trois trimestres suivants, linflation, en glissement annuel, se situerait autour de 2%». En revanche, lanalyse stipule quil existe plusieurs zones dincertitude et de risque provenant aussi bien des hypothèses que des modèles utilisés : «le jugement qui se dégage de cette analyse est que les risques sont plutôt orientés à la hausse». Cette asymétrie découle, dune part, des risques liés aux incertitudes entourant lévolution de la conjoncture internationale (prix du pétrole et des produits et matières premières agricoles) et, dautre part, de risques liés à lenvironnement national (croissance excessive des agrégats monétaire, notamment des crédits, et tensions potentiellement croissante sur le marché du travail).