* Les causes de larrêt de production sont principalement linsuffisance de la demande tout au long de lannée, les coupures deau et délectricité et les pannes de machines qui ne bénéficient pas de maintenance. * Les exportations peinent dans la mesure où léconomie nationale nest pas bien inscrite dans le mouvement de globalisation enregistré au niveau international. Malgré lévolution du taux dutilisation des capacités de production (TUCP) enregistrée par lindustrie marocaine, celle-ci narrive pas à exploiter dune manière optimale ses capacités de production. En effet, le TUCP a atteint une croissance remarquable en enregistrant en 2007 un pic de 77%, mais cet accroissement demeure caractérisé par la forte fluctuation et la faiblesse de son niveau total par rapport à dautres pays. Selon le rapport publié récemment sur la politique monétaire pendant les trois premiers trimestres de lannée 2007 par Bank Al-Maghreb, «lévolution du taux dutilisation des capacités de production dans le secteur industriel sinscrit dans une orientation à la hausse qui pourrait peser sur les prix des produits industriels si elle se poursuit au cours des prochains trimestres». Les obstacles au développement du TUCP Quoique ayant souvent les moyens financiers pour utiliser à 100% leur capacité de production, les entreprises travaillent généralement en sous-capacité de production de plus de 25%. Cela est dû généralement au faible niveau de la demande, notamment extérieure, et à larrêt fréquent de la production. Selon une enquête effectuée sur le climat de linvestissement au Maroc, «un tiers des firmes arrête la production d'au moins un produit par an, pour une durée moyenne de 73 jours». Les causes de cet arrêt, selon létude, sont dues principalement à linsuffisance de la demande tout au long de lannée, les coupures deau et délectricité et les pannes de machines qui ne bénéficient pas de maintenance. Le professeur Ben Ali explique cette situation par le fait que «certains secteurs souffrent de labsence dutilisation optimale des capacités de production à cause, dune part, dun manque des matières premières de base et, dautre part du faible niveau de rentabilité conséquence dune production peu compétitive». En effet, le faible niveau de la qualité dune part très importante de la production nationale ne permet pas à cette dernière daccéder aux marchés internationaux, lune des principales voies de commercialisation. «Le niveau élevé du déficit commercial enregistré par le Maroc montre que la compétitivité de léconomie nationale est dans un état critique. Les exportations connaissent une véritable crise dans la mesure où léconomie nationale nest pas inscrite dans le mouvement de globalisation enregistré au niveau international», ajoute Driss Ben Ali. Dautre part, la baisse de la pluviométrie qui sest manifestée brusquement sur la productivité nationale a eu comme conséquence la baisse de la circulation des revenus sur le plan du circuit macroéconomique. Dans le même sens, le rapport de Bank Al-Maghrib note que «compte tenu dune croissance économique de 1,9% durant le premier trimestre 2007, au lieu de 6,7% un an auparavant, soit un rythme inférieur à la croissance potentielle de léconomie nationale, loutput gap global sest établi à -3,2%. De même quau deuxième trimestre le PIB global sest accru de 1,7% au lieu de 7,9%, laissant apparaître un output gap négatif de -2,1%». Selon létude faite sur le climat de linvestissement, les coupures deau et délectricité et les pannes techniques qui ne sont pas résolues immédiatement suite au faible niveau de formation du personnel contribuent à hauteur de 30% à larrêt de la production. Cette situation défavorable pourrait saccentuer prochainement, à cause de la hausse de la facture énergétique et de la décroissance de la pluviométrie. «La flambée des prix des hydrocarbures ces dernières années a accentué cette faiblesse. En outre, le faible niveau de formation des ressources humaines constitue un obstacle important au développement de léconomie marocaine. En revanche, les pays de lEurope de lEst ont pu développer leur système éducatif, comme cest le cas pour la République Tchèque qui affiche un TUCP de plus de 80%», constate Driss Ben Ali. Par contre, la faiblesse du niveau du TUCP ne correspond pas à lensemble des secteurs de léconomie nationale. Le rapport de Bank Al-Maghrib note que «les taux les plus importants ont été enregistrés au niveau de lindustrie électrique et électronique (81%), de lindustrie chimique et parachimique (80%) et du textile et habillement (75%)». En effet, ce sont ces trois secteurs qui commencent à prendre une place de plus en plus importante dans léconomie nationale et qui ont permis denregistrer le pic de 77% en 2007.