* Une étude stratégique sur le commerce intérieur situe la contribution du secteur à 15% du PIB d'ici 2020. * Les détaillants indépendants verront aussi leur contribution multipliée par 2 pour atteindre 101 milliards de DH à la même date. * Le volume de transit des marchés de gros triplerait lui aussi d'ici 2020 pour atteindre 15 millions de tonnes. Quatre grands axes du commerce intérieur ont été concernés par l'étude stratégique menée par le département du Commerce, de l'Industrie et de la Mise à niveau de l'Economie : les espaces publics marchands, les grandes et moyennes surfaces, le commerce indépendant et le commerce en réseau. La vision qui existe derrière cette stratégie, baptisée «Rawaj», tient à ce que le secteur demeure la source de revenu de près de 1,2 million de personnes ; soit 13% de la population active marocaine. Les ambitions, elles aussi, demeurent énormes. D'après les prévisions de l'étude, les mesures contenues dans le nouveau programme devraient «permettre une croissance de 8% des différentes composantes du commerce intérieur, et tripler le PIB du commerce qui devrait atteindre 180 milliards de DH en 2020. Actuellement, la contribution du commerce intérieur au PIB ne dépasse pas 11% et crée près de 35.000 emplois par an. La vision 2020 «va doter le gouvernement de nouveaux moyens pour que le secteur puisse compter 450.000 postes d'emplois d'ici 2020». Le commerce de proximité est dans la ligne de mire du nouveau programme. L'étude prévoit la modernisation des marchés de gros pour «augmenter le volume qui passera de 3 millions à 15 millions de tonnes». Il faut dire que le poids de l'informel se ressent plus durement sur le secteur qui souffre d'une concurrence déloyale qui frôle parfois l'anarchie. La stratégie vie aussi à porter le nombre de points de vente des détaillants indépendants à «980.000 en 2020, soit 140.000 points de vente supplémentaires». Le programme veut surtout mettre en place «des packages pour aboutir à un système de labellisation et de spécialisation». Les statistiques indiquent que le secteur du commerce de proximité comprend actuellement 850.000 magasins, 2.000 enseignes franchisées ou en réseau et 25.000 grossistes. Des projets comme «Hanouty» ou le redéploiement des épiceries sont de nature à développer un certain type de franchise. Le gouvernement a mis en place un fonds de financement pour stimuler les commerçants à adhérer à ce programme de modernisation. Les grandes et moyennes surfaces verront aussi leur nombre augmenter à 900 d'ici 2020, pour créer 100.000 emplois directs. Au nombre de 50 unités actuellement, ces structures semblent surtout souffrir du manque de personnel qualifié ainsi que de l'absence d'une chaîne logistique efficace. Il est attendu que le chiffre d'affaires de ce segment atteigne 175 milliards de DH, contre 9 milliards enregistrés en 2006. Pour sa part, l'augmentation du volume de transit des marchés de gros nécessite une surface d'exploitation de 850 hectares supplémentaires pour un investissement de 9 milliards de DH. Un schéma-directeur pour le redéploiement des marchés de gros et des abattoirs est prévu. L'ambition est d'aboutir à 16 marchés de gros et 16 abattoirs d'ici 2020. Les collectivités locales ont été elles aussi impliquées dans cette nouvelle dynamique tendant à améliorer l'attractivité de l'offre au sein d'une demande de plus en plus grande.