* Le Conseil national du commerce extérieur lance une étude sur les potentialités dont dispose le pays en matière de services. * Un plan daction sera ainsi dévoilé afin de permettre aux entreprises dexploiter les possibilités daccès aux marchés offertes par le nouveau contexte international des échanges de services. Ces dernières années, les échanges mondiaux de services ont connu une croissance importante dépassant même celle des biens. Un processus qui devrait saccélérer en raison de la tendance au renforcement de la libéralisation du commerce international des services. Au niveau de lOMC, le cycle de Doha intègre la libéralisation des services et lamélioration des conditions daccès aux marchés dans le package global des accords en cours de négociation. Face à ce revirement de tendance, les pays signataires nont pas lésiné sur les moyens afin de développer davantage le business des services. Au Maroc, des efforts ont été ressentis mais qui, au demeurant, restent insuffisants face à cette nouvelle configuration. Cest dans ce contexte que sinscrivent les travaux de la Commission «Libéralisation et développement des exportations de services» du CNCE. Nouveaux enjeux, nouvelles contraintes ? En choisissant de sintégrer dans ce processus, le Maroc a entamé depuis plusieurs années un processus de libéralisation de son commerce des services. Ce choix a été pris en compte dans laccord de libre-échange avec les Etats-Unis qui consacre une bonne partie à la mise en place dune zone de libre-échange pour le secteur des services. Des négociations sont, par ailleurs, en cours avec lUnion européenne pour que laccord signé entre le Maroc et lcelle-ci, englobe la libéralisation des services. Plus récemment, le Maroc sest doté dune stratégie de développement des activités de loffshoring (délocalisation de services en technologies de lInformation ITO, et des services métiers, exploitant les technologies de linformation telles que le traitement administratif des ressources humaines, la gestion du back office, le traitement des processus bancaires ). Cette stratégie vise lattraction dinvestisseurs étrangers, comme elle vise limplication dacteurs et dinvestisseurs locaux dans ces nouveaux «métiers du monde». Selon un responsable au sein du CNCE, les travaux de cette commission visent la maîtrise des enjeux des accords signés et des négociations en cours ainsi que leur impact sur léconomie marocaine ; pour élaborer ensuite un plan daction qui devrait permettre au Maroc doptimiser ses gains du processus de libéralisation en cours. Les résultats attendus des travaux de la commission peuvent être résumés comme suit : lidentification du potentiel marocain doffre de services et sa capacité dexportation, compte tenu du nouveau contexte international et de ses perspectives dévolution ; la détermination des obstacles au développement des exportations des services, en distinguant les obstacles liés aux capacités de loffre et celles relatives au cadre incitatif ou denvironnement ; lévaluation du système actuel dinformation sur les échanges et la production des services et lélaboration dun plan daction destiné à encourager les entreprises à exploiter les possibilités daccès aux marchés offertes par le nouveau contexte international des échanges de services. «La Commission procèdera à une analyse comparative du cadre incitatif des exportations de services et à une évaluation de la compétitivité de loffre exportable relativement à trois pays (un pays développé, un pays émergeant et un pays en voie de développement). Cette comparaison doit se faire par référence aux principaux marchés internationaux dimportation des services», apprend-on au niveau du CNCE. La Commission aura, également, à procéder à l'évaluation du système dinformation relatif à la production et aux échanges des services en évaluant le processus de production, de traitement et de diffusion des statistiques en la matière. Elle doit également procéder à une comparaison du système marocain par rapport à celui dun pays développé. Un plan daction sera ainsi mis en place et permettra didentifier les mesures devant améliorer loffre exportable, et mettre en place les conditions nécessaires à lémergence et au développent des services jugés potentiellement exportables par le Maroc. Il permettra de définir un ensemble dinstruments promotionnels des exportations de services et daméliorer le cadre réglementaire et incitatif de la production et de la commercialisation des services. Le lancement dune telle étude par le CNCE montre bel et bien que lavenir réside dans le commerce des services. Cette étude sera dune grande utilité parce quelle permettra une comparaison avec dautres pays en loccurrence ceux développés. Ce qui, par ricochet, permettra aux responsables danticiper et de mettre en place une réglementation adéquate. Lambition du Maroc est de faire en sorte que loffre Offshoring puisse permettre datteindre, dici 2015, un P.I.B additionnel de 15 milliards de dirhams et la création denviron 100.000 emplois qualifiés. Annoncée officiellement le 13 juillet 2006, loffre marocaine de lOffshoring consiste en la création de zones dédiées aux activités liées à lOffshoring dotées dune infrastructure daccueil et de télécommunication de premier ordre à des coûts très compétitifs et dun dispositif incitatif attrayant, notamment en matière de formation et de fiscalité. Pour ce qui est de la formation, un premier programme a été lancé par le gouvernement pour la formation dans les nouveaux métiers de 22.000 personnes dici 2009.