* Le ministère du Commerce extérieur travaille sur une nouvelle stratégie de développement des exportations marocaines en étroite collaboration avec les différents intervenants du secteur. Fraîchement débarqué à la tête du ministère du Commerce extérieur, Abdellatif Maâzouz na pas tardé à lancer un important chantier. Celui de lélaboration dune nouvelle stratégie afin d'apporter les réglages nécessaires aux mécanismes qui conditionnent les échanges du Maroc dans la perspective du développement de ses exportations et du rayonnement du "produit Maroc" dans les marchés-cibles. Pour lui : «L'évaluation des performances de notre commerce extérieur ne peut se limiter à une lecture faciale de nos exportations et importations de marchandises. Une lecture et une analyse approfondies de nos échanges de biens et services comparées à des objectifs préalablement établis sont nécessaires. Pour fixer ces objectifs, identifier et mobiliser les moyens nécessaires à leur réalisation, nous nous engageons à travailler en concertation avec lensemble des acteurs, publics et privés, pour lélaboration dune stratégie qui nous permettra, à nous tous, d'avoir plus de visibilité sur les marchés à cibler par l'offre exportable marocaine définie par le plan national de développement sectoriel (Plan émergence)». Cest sur cette base donc que sera lancé ce nouveau chantier qui vise la connaissance de ces marchés, leur mode de pénétration, les outils marketing à utiliser et les actions que chacun doit entreprendre à cette fin. Il nest un secret pour personne que la promotion des exportations marocaines est lun des axes stratégiques de laction gouvernementale qui ambitionne de faire du Maroc une plate-forme dinvestissement et dexportation, en vue de créer des emplois, générer de la richesse et par la même occasion rééquilibrer les échanges du Maroc avec le reste du monde. Pour ce faire, lidée est de mettre en uvre une nouvelle génération de programmes contractuels sectoriels et intégrés consacrés aux domaines dactivités dans lesquels le Maroc dispose d'avantages compétitifs. L'une des principales missions que sest assignée le ministère du Commerce extérieur est justement d'assurer la mise en uvre de la politique gouvernementale en matière de promotion des exportations. Le ministre a conscience que la diversification des partenaires commerciaux du Maroc par la conclusion d'accords opérationnels, la fourniture d'informations pertinentes et exploitables, l'appui et l'accompagnement commercial des entreprises exportatrices et la simplification des formalités du commerce extérieur, sont autant de services que son département et les établissements qui lui sont adossés sont censés assurer, en toute cohérence et en coordination avec les autres départements, aux opérateurs du commerce extérieur au Maroc. «C'est pourquoi nous pensons que la mise en uvre d'une nouvelle stratégie de développement de nos exportations nous conduira certainement vers une redistribution des rôles entre les différentes directions du ministère d'une part, et les organismes qui lui sont adossés de l'autre. Il est bien entendu que le rôle imparti aux associations professionnelles, sectorielles ou transversales, reste déterminant et sera un complément incontournable dans la conception, la programmation et la mise en uvre de cette stratégie», estime-t-il. La définition d'une stratégie nationale du commerce extérieur, sa programmation, la définition d'une politique marketing et promotionnelle pour l'accompagner, l'évaluation des ressources qu'elles nécessitent et la conception d'une organisation institutionnelle pour sa mise en uvre, sont ainsi les chantiers structurants du ministère pour une bonne partie de l'année 2008. Ce chantier intervient dans une période cruciale pour le commerce extérieur du Maroc, ce qui est dû notamment à lintensification de la concurrence à léchelle internationale qui impose des contraintes et des exigences auxquelles les entreprises ne peuvent se soustraire. «Il nous semble impératif, de ce fait, de sensibiliser les entreprises nationales, et plus particulièrement les Petites et Moyennes Entreprises (PME) aux compétences quelles devront acquérir si elles désirent sengager sur les marchés-cibles», estime Mourad Cherif, Président du Centre marocain du commerce extérieur. En effet, les entreprises exportatrices font face, plus que jamais, à un environnement fortement concurrentiel hautement dominé par les compétences technologiques. Cette concurrence exige delles quelles maintiennent un important niveau defforts innovateurs afin de pouvoir assurer leur croissance. «Cela exige des entreprises exportatrices, ou de celles qui le sont potentiellement, beaucoup plus que de simples investissements monétaires dans des projets de Recherche & Développement ou dans lacquisition de nouvelles technologies», affirme-t-il. Une forte synergie doit également être créée entre ces investissements et un ensemble defforts, de nature moins tangibles, comme le développement de compétences technologiques distinctives, lintensification des activités de partenariat sur des projets de Recherche & Développement et lamélioration de la base de connaissances technologiques grâce aux multiples partenariats à nouer.