* L'activité a une part dans l'emploi et dans le PIB très importante. * Certaines contraintes bloquent le développement du secteur. Lélevage figure parmi les activités que le gouvernement veut encourager davantage. Sa part au niveau du PIB et le nombre d'emplois assurés ne sont plus à démontrer, d'autant plus que l'activité présente de sérieux atouts agro-industriels Le gouvernement veut donner un coup de pouce au secteur mais exige de négocier avec les filières organisées. Ainsi, l'Etat a signé un contrat-programme avec la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA). Cette branche, qui est considérée comme activité agroindustrielle, a connu un essor remarquable mais elle reste toutefois handicapée par plusieurs contraintes. «Le coût des intrants très élevé fait que le produit avicole marocain est parmi les plus chers du monde», a affirmé Youssef Alaoui, président de la Fisa ; et d'ajouter que «les exploitants ont montré leur capacité à développer leur façon de produire selon des normes et de résister aux chocs, mais encore faudrait-il que les conditions adéquates existent». Au niveau de la production animale, plusieurs progrès ont été réalisés mais les déficits persistent. Pour la production des viandes rouges, le secteur de l'élevage ovin et caprin intéresse près de 1,1 million d'éleveurs et revêt une importance socio-économique majeure dans une large partie des régions du Royaume, notamment les zones de parcours et de montagne où il constitue la source de base des revenus des populations rurales. L'effectif du cheptel (ovins et caprins) s'élève à 22,9 millions de têtes, dont 17,5 millions d'ovins et 5,4 millions de caprins (statistiques 2004). Près de 60% des agriculteurs sont des éleveurs dont une majorité a une préférence pour l'élevage ovin et caprin. L'opération de l'Aïd Al Adha à elle seule permet de générer un chiffre d'affaires de plus de 7 milliards de DH. Les productions bovine, ovine et caprine sont représentées essentiellement par les viandes, la laine, les peaux, les cuirs et secondairement par le lait (caprin) ; les productions de viande et de lait sont destinées exclusivement au marché national. Pour les bovins, la production laitière a connu plusieurs pas en avant et le Maroc assure pratiquement près de 75% de ses besoins en lait et une quasi, autosuffisance en viande bovine. Mais le secteur de l'élevage reste confronté à plusieurs obstacles. En effet, le circuit de commercialisation des animaux vivants et de la viande rouge comprend plusieurs maillons interdépendants : achat d'animaux, abattage, transport et vente de la viande chez le détaillant. La consommation moyenne de viande ovine est estimée à 4 kg/hab./an (moyenne des 5 dernières années) ; celle de la viande caprine à 1,08 kg/hab./an alors que celle de la viande bovine est de 8kg/hab./an. Le marché des animaux sur pied est caractérisé par une insuffisance de structures de commercialisation, un manque d'organisation des circuits de commercialisation, une multitude d'intermédiaires négociants et l'absence d'un système d'information sur les indicateurs économiques du secteur (prix d'intrants, prix du marché). En effet, le fonctionnement du marché et des circuits de commercialisation du bétail est caractérisé par les points saillants suivants : - 95% des transactions commerciales relatives aux animaux vifs sont réalisées au niveau des souks (marchés hebdomadaires) et 5% au niveau des exploitations. Ce marché est caractérisé par une grande spéculation animée par des intermédiaires, la vente à la pièce et l'absence d'infrastructures adaptées à ce commerce. - Les marchés de viande sont dominés par quelques chevillards qui disposent de moyens financiers importants, leur permettant de vendre à crédit, ce qui limite souvent la concurrence et la transparence des opérations. - Le marché reste caractérisé par l'absence de diversification des produits et dominé par la viande fraîche. Les produits sont de qualités très variables, mal différenciés et leur origine non identifiée, ce qui pose le problème de l'information entre le producteur et le consommateur. - Une infrastructure d'abattage et de stockage de viande vétuste ne permettant pas d'améliorer la qualité des viandes selon le label exigé. Cette infrastructure est constituée par : - des abattoirs municipaux implantés au niveau des grands centres de consommation. Ils sont souvent anciens et nécessitent des aménagements importants (131 abattoirs municipaux); - des abattoirs ruraux atomisés à travers le pays, d'une conception sommaire et présentant des conditions d'hygiène très précaires (528 abattoirs); - des tueries localisées souvent le long des axes routiers; - des abattoirs dont l'accès est réservé aux seuls chevillards (professionnels d'abattage et marchands de gros).