En dépit de ces deux façades maritimes longues de plus de 3.500 km, l'aquaculture demeure marginale au Maroc. La production de ce secteur reste insignifiante malgré ses énormes potentialités. Il existe également plusieurs lacs ou retenues d'eau douce à l'intérieur du pays pour développer l'activité. Les eaux maritimes marocaines aussi bien atlantiques que méditerranéennes conservent une température clémente durant toute l'année et favorisent de ce fait ce genre d'élevage. Il faut dire que l'aquaculture, qui englobe différentes filières comme la pisciculture et l'ostréiculture, nécessite une maîtrise de toute la chaîne de valeur englobant un savoir-faire et une main-d'oeuvre qualifiée. Certains pays ont réalisé des avancées énormes en la matière comme le Japon, la Corée, la France ou le Pérou. Le Maroc doit s'inspirer de ces expériences réussies pour installer une aquaculture durable parfaitement ancrée dans son environnement. Les quelques exploitations existantes souffrent de plusieurs contraintes et aussi de limites. La plus connue est celle d'El Oualidia qui a acquis une renommée internationale en matière d'élevage des huîtres. Le site est souvent impacté par la pollution de la lagune à cause de l'expansion touristique et urbanistique. En l'absence d'un réseau d'assainissement moderne, les eaux domestiques sont déversées directement dans la mer sans aucun traitement préalable. L'effet est immédiat sur les huitres qui sont à plusieurs reprises interdites à la consommation. Ce genre d'erreur est absolument à bannir. La filière gagnerait à ce que les lieux de production soient installés loin des zones d'activité ou des agglomérations. Un suivi rigoureux s'impose afin de contrôler les produits et les moyens d'exploitation pour s'enquérir de leur conformité avec les normes écologiques en vigueur. Pour accompagner cet essor, les autorités de tutelle sont appelés à investir dans la formation car la filière a besoin de ressources humaines qualifiées et compétentes.