Développement territorial et transition touristique ont été au coeur d'une Conférence internationale à Marrakech, organisée par la Banque mondiale, l'Académie Hassan II des sciences et techniques, plusieurs universités marocaines, centres d'études méditerranéens et internationaux... Plusieurs experts, universitaires, chercheurs... ont enrichi le débat sur la nécessité d'entreprendre une transition touristique par les pays du pourtour méditerranéen qui est de plus en plus menacé par le changement climatique. Deuxième contributeur au PIB (12%) et 2ème créateur d'emplois, le tourisme joue un rôle primordial dans la croissance économique du Maroc, mais également des autres pays du bassin méditerranéen, particulièrement ceux qui connaissent un faible développement industriel ou agricole. Une région qui constitue la 1ère destination touristique du monde (avec environ 285 millions de visiteurs par an), mais qui est le siège de profondes mutations et de changements globaux, notamment d'ordre climatique. C'est autour de cette problématique que se sont réunis à Marrakech (les 1er et 2 mai) experts nationaux et internationaux, universitaires, chercheurs, société civile, institutions nationales et internationales lors d'une Conférence internationale pour débattre et échanger sur l'enjeu d'entreprendre une transition touristique pour préserver l'environnement de la région. «Développement territorial & transition touristique en Méditerranée dans un climat qui change», c'est le thème choisi pour ce colloque, labélisé COP22, lors duquel l'accent a été mis sur la menace, de plus en plus accentuée, des écosystèmes fragiles et des ressources naturelles des deux rives de la Méditerranée. Organisé par la Banque mondiale, en étroite collaboration avec l'Académie Hassan II des sciences et techniques et plusieurs universités marocaines et centres d'études méditerranéens et internationaux, cette rencontre, qui s'est tenue à la veille de la COP22, a été l'occasion de tirer la sonnette d'alarme sur les défis à relever pour un développement touristique durable. Aujourd'hui, force est de constater que la Méditerranée subit de plein fouet les conséquences du changement climatique qui se manifestent par une hausse de température, par une baisse des précipitations et par l'élévation des niveaux des mers non sans conséquences notamment sur les ressources naturelles du bassin, comme l'a souligné Taoufiq Bennouna, spécialiste principal en gestion des ressources naturelles à la Banque mondiale. Et d'ajouter que l'objectif de ce Colloque est de sensibiliser les acteurs pour inscrire les changements climatiques au coeur des politiques de développement territoriales et permettre au secteur touristique de devenir un levier pour un développement vertueux diminuant les pressions sur les ressources naturelles et constituant une réelle source de revenus pour les populations et les économies. Entreprendre une transition touristique dans un contexte de changement climatique que plus personne ne conteste, a donc été le mot d'ordre de cette rencontre, tenue en marge du 10ème anniversaire de l'Académie Hassan II des sciences et techniques. Une transition qui requiert la mobilisation de moyens financiers, notamment pour les pays en voie de développement pour la mise en place de la politique d'adaptation. Une question primordiale également au programme de cette rencontre est le rôle de la finance climatique dans la mise en place de projets écotouristiques. Il a donc été question non seulement de mettre en exergue les principales contraintes climatiques et environnementales qui touchent considérablement la région, mais également d'identifier les possibilités de financements durables.