Appel à une préservation des ressources hydriques afin de diminuer les contraintes sur les activités utilisant l'eau, notamment l'énergie, l'agriculture et l'industrie. L'industrie marocaine consomme en moyenne 1.088 milliards de m3 par an. Le changement climatique, avec sa composante liée à l'eau, oblige les industriels à bouleverser leurs manières de produire et de consommer. Charafat Afilal, ministre déléguée chargée de l'Eau, appelle le secteur privé à investir massivement dans le secteur de l'eau qui présente d'importantes opportunités d'affaires. Cette année, la célébration de la Journée mondiale de l'eau a un goût bien particulier dans notre pays. Et pour cause, la COP22 qui sera organisée en novembre prochain par le Maroc a contribué à l'engouement de tous les acteurs de la société pour les questions liées au développement durable, à la protection de l'environnement et à la préservation des ressources. Parmi ces ressources, l'eau reste le premier à subir de plein fouet les conséquences du changement climatique. Un secteur vital pour la survie humaine mais également pour le développement socioéconomique de tout pays, qu'il faudra préserver davantage afin de diminuer les contraintes sur les activités utilisant l'eau notamment l'énergie, l'agriculture et l'industrie. C'est dans cette optique que s'est tenue la première rencontre du Green Growth Academy portant sur le thème «Eau et changements climatiques pour les entreprises», organisée par la CGEM et le Centre marocain de production propre (CMPP) en partenariat avec l'Alliance marocaine pour l'eau (ALMAE). Cette rencontre qui a coïncidé avec la Journée mondiale de l'eau (22 mars), s'inscrit dans le cadre du plan d'action de la CGEM pour la COP22 visant à élaborer des recommandations du secteur privé qui seront soumises lors de la grand-messe climatique qu'abritera Marrakech. En effet, le Patronat prend très au sérieux son rôle dans la lutte contre les changements climatiques, la réduction des gaz à effet de serre ainsi que l'utilisation plus rationnelle des ressources notamment hydriques. Il faut dire qu'avec une baisse de 40% des débits moyens de la plupart des cours d'eau dès le milieu du siècle dernier, le secteur privé n'a d'autres choix que de s'adapter à cette nouvelle configuration hydrique marquée par le changement du cycle de l'eau. «Ces évolutions modifieront la structure des coûts de nombreuses activités économiques. Le changement climatique avec sa composante liée à l'eau nous oblige à bouleverser nos manières de produire et de consommer», a rappelé Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM, tout en précisant que l'impact sur le PIB de nombreux pays pourrait atteindre jusqu'à 2 points de croissance, selon les premières estimations. Le Maroc figure dans le top 20 des pays où le risque d'une pénurie d'eau est le plus élevé. Cette donne implique une mobilisation de toutes les composantes de la société pour réhabiliter à un secteur qui a tant souffert des changements climatiques, comme l'a rappelé Charafat Afilal, ministre déléguée chargée de l'Eau. Parmi les secteurs les plus concernés, l'industrie consomme au Maroc en moyenne 1.088 milliards de m3 par an avec des rejets d'eaux usées représentant 964 milliards de m3, soit 90% de l'eau consommée. Une pénurie d'eau ne sera pas sans conséquence sur ce secteur vital pour notre économie. D'où la nécessité d'adopter rapidement des mesures de réduction de consommation d'eau notamment pour les industries les plus gourmandes en eau en s'orientant vers des eaux non-conventionnées notamment à travers le dessalement de l'eau de mer, le captage des eaux de pluie et la réutilisation des eaux usées. Encore faut-il que chaque acteur remplit ses engagements. Les entreprises en engageant leur propre stratégie et l'Etat en offrant les outils d'accompagnement et d'assistance technique nécessaire pour un usage optimal de l'eau, comme l'a souligné Miriem Bensalah. En effet, malgré une forte volonté de s'inscrire dans ce processus, les industriels se posent toujours plusieurs questions. Quelles solutions s'offrent à l'entreprise pour consommer moins d'eau ? Quels outils ? Quels financements ? Même si plusieurs questions restent en suspens, force est de constater que le secteur de l'eau présente un fort potentiel d'investissement. Un constat que la ministre de l'Eau a réaffirmé en invitant les entreprises présentes à cette rencontre à explorer les énormes opportunités d'affaires qu'offre ce secteur. Brève Lydec célèbre la Journée de l'eau A l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, Lydec réaffirme ses engagements en faveur de l'accès à l'eau potable et de la préservation durable de la ressource dans le cadre de son Plan d'actions développement durable 2020 (PADD 2020). En tant qu'opérateur structurant de services essentiels dans le Grand Casablanca, la société a ainsi estimé important de valoriser ses efforts engagés en matière de préservation de la ressource, lesquels contribuent, en effet, à l'adaptation et à l'atténuation des effets du changement climatique. Du 19 au 30 mars, l'entreprise déploie un programme d'envergure de rencontres d'informations, d'ateliers de sensibilisation et de visites d'ouvrages. L'objectif est de développer un dialogue responsable avec les parties prenantes et de les sensibiliser aux enjeux environnementaux de la gestion durable de la ressource et aux impacts humains et économiques de l'accès aux services essentiels d'eau et d'assainissement liquide.