Le Maroc a récemment participé à la 6ème session de l'Assemblée générale de l'Agence internationale des énergies renouvelables, pour la première fois en tant que pays membre. Par ailleurs, une importante délégation marocaine a pris part au Sommet mondial de l'énergie du futur, organisé du 18 au 21 janvier à Abu Dhabi. Le Maroc a réussi à s'imposer sur l'échiquier international à travers, entre autres, sa politique énergétique. Une politique basée essentiellement sur le développement des énergies renouvelables, en vogue en ce moment. Le Royaume s'est imposé comme l'un des leaders mondiaux dans ce domaine avec la construction de la plus grande centrale solaire au monde. Aujourd'hui, les efforts déployés dans ce domaine commencent à donner leurs fruits. En témoigne le changement de statut du Maroc au niveau de l'Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA). En effet, le Royaume a participé, les 16 et 17 janvier à Abu Dhabi, à la 6ème session de l'Assemblée générale de cette institution créée en 2009, en tant que pays membre alors qu'il assistait, depuis plus de 7 ans, en tant que pays observateur. A la tête d'une délégation de hauts responsables du ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement et de l'Office national de l'électricité et de l'Eau potable, le ministre de tutelle, Abdelkader Amara, a précisé que la participation du Maroc cette année est caractérisée par ce changement de statut, qui vient couronner l'engagement du pays en matière d'émergence des énergies renouvelables. Le ministre a rappelé la place qu'occupe le développement des énergies alternatives dans la stratégie énergétique marocaine. «Le soutien du Maroc pour le développement des énergies renouvelables réside non seulement dans le soutien de l'IRENA, mais il apparaît clairement à travers son modèle énergétique basé principalement sur le développement de l'énergie éolienne, solaire et hydroélectrique», a-t-il ajouté. En effet, augmenter la part des énergies propres dans le bouquet énergétique est un choix judicieux, mais surtout nécessaire pour accompagner le développement économique du Maroc, répondre aux besoins croissants de la demande en énergie, garantir l'approvisionnement et réduire la facture énergétique. Les enjeux de cette énergie propre sont de taille. Raison pour laquelle le Maroc a récemment revu ses ambitions énergétiques à la hausse. C'est lors de la COP21 à Paris que le Souverain a annoncé l'augmentation de la part des énergies renouvelables à 52% de la capacité électrique installée en 2030, au lieu de 42% en 2020 comme prévu initialement. Avec ce nouvel objectif, les énergies renouvelables deviennent majoritaires et dépasseront ainsi la part des énergies fossiles dans le bouquet électrique. Le Maroc est donc en parfaite harmonie, voire à l'avant-garde, avec les orientations internationales qui tendent de plus en plus vers le développement des énergies propres. Cette 6ème session de l'IRENA se déroule dans un contexte marqué par un intérêt croissant pour les énergies renouvelables. Le dernier Accord de Paris sur les changements climatiques en dit long sur la place qu'occupe désormais cette question dans le contexte international. Il est utile de rappeler que la communauté internationale s'est engagée, lors de la COP21 tenue à Paris, à limiter le réchauffement climatique en renforçant l'utilisation des énergies renouvelables. Benkirane vend la COP22 La capitale des Emirats Arabes Unis a également abrité, du 18 au 21 courant, un événement important, à savoir le Sommet mondial de l'énergie du futur. C'est la plus grande manifestation du genre au Moyen-Orient, à laquelle ont participé plus de 33.000 personnes issues de 170 pays, dont plus de 80 Chefs d'Etat, de gouvernement et ministres, ainsi que des instances et organisations internationales. L'objectif étant d'examiner les moyens en vue d'atteindre des solutions durables pour relever le défi de la croissance économique et démographique grandissante parallèlement à ceux liés aux changements climatiques. Un événement auquel a pris part la délégation marocaine conduite par le Chef de gouvernement. Abdelilah Benkirane a rappelé dans son intervention que la vision prospective du Souverain a contribué à l'adoption par le Maroc, en 2009, d'une nouvelle stratégie énergétique basée sur la promotion de l'utilisation à grande échelle des ressources renouvelables et le renforcement de l'efficacité énergétique. Une vision qui contribuera inéluctablement à la réalisation des objectifs de la conférence de Paris sur les changements climatiques (COP 21). «Cette stratégie ambitieuse est en cours de mise en oeuvre conformément aux prévisions et recueille un intérêt grandissant de la part des investisseurs et des organisations internationales», a-t-il déclaré en faisant part de la prochaine mise en service d'une première station thermo-solaire de 160 MW, la plus grande du genre au monde. En effet, cette centrale, fin prête et qui sera inaugurée très prochainement, constitue la première phase d'un projet grandiose qui propulsera le Royaume au rang de puissance mondiale de l'énergie solaire. Grâce à ce projet ambitieux, les pouvoirs publics marocains disposent désormais d'une carte importante pour convaincre les investisseurs potentiels. Une carte que le Chef de gouvernement n'a pas hésité à brandir lors de cette rencontre, en précisant que l'enveloppe globale des investissements dans l'énergie atteindra, entre 2016 et 2030, environ 40 milliards de dollars, dont 30 milliards de dollars dédiés aux projets des énergies renouvelables. D'énormes opportunités d'investissement qui devront encourager davantage le secteur privé national et étranger. Le Chef de gouvernement a saisi cette occasion pour faire la promotion de la COP22 qui se tiendra en novembre prochain à Marrakech et dont la finalité demeure la concrétisation de la mise en oeuvre des recommandations de l'Accord de Paris. L'organisation de ce rendez-vous est une aubaine pour le Maroc dans la mesure où il lui permettra de renforcer sa position de pays qui tient ses engagements au niveau international en matière de lutte contre les changements climatiques, et de relever des défis qui se répercuteront positivement sur les grandes stratégies nationales en matière d'énergie.