Il s'agit de mettre à la disposition des investisseurs une plate-forme d'accueil à des conditions de qualité et de prix compétitifs, intégrant des services d'accompagnement de base spécifiques aux standards internationaux. Le développement du secteur agricole passe par la mise en place d'un pôle de compétitivité. C'est dans ce cadre que s'inscrit le projet de création d'agropoles dans les régions à forte vocation agricole du Royaume. Un chantier qui répond à la nécessité de redynamiser le secteur industriel à travers l'émergence de filières intégrées, et notamment d'ériger le secteur de l'agro-technologie et de l'agro-industrie en véritable locomotive de développement économique et social, à l'échelle régionale et nationale. Pour ce faire, il est question de mettre à la disposition des investisseurs une plate-forme d'accueil à des conditions de qualité et de prix compétitifs, intégrant des services d'accompagnement de base spécifiques aux standards internationaux. L'amont agricole est important pour le développement du secteur et assure la floraison de l'aval. La création d'agropoles dans les régions les plus productives du Royaume aura un impact certain sur l'activité en général, notamment en matière de promotion des produits. La mise en place d'un réseau de 6 agropoles à Meknès et dans les régions de l'Oriental, Souss, Gharb, Haouz et Tadla permettra le renforcement et la restructuration des filières existantes (fruits et légumes, corps gras, huile d'olive, agrumes...). Ces sites assureront également le développement de nouvelles filières à fort potentiel à l'export (transformation des fruits et légumes, produits de l'olive et de l'argan, des épices et des plantes aromatiques). Par ailleurs, ils devront permettre un soutien ciblé en faveur des «filières intermédiaires» en termes de compétitivité des PME et de réduction des droits de douane. Les agropoles sont des plate-formes conçues dans une logique globale d'aménagement du territoire, permettant une connectivité logistique optimale aux grands axes de transport nationaux, un cadre de vie agréable et une bonne articulation avec l'environnement urbain. Actuellement, deux agropoles sont mises à disposition des industriels, à savoir celle de Berkane et celle de Meknès, déployées toutes les deux sur 500 ha. Elles ont démarré respectivement en 2011 et 2012. Les autres sites vont commencer incessamment. Pour sa première tranche, l'agropole de Meknès est dotée de 101 ha, dont 35 ha sont déjà commercialisés. Pratiquement, c'est la même superficie qui est actuellement opérationnelle à Berkane. Les deux agropoles proposent une offre foncière compétitive, dotée d'équipements industriels et logistiques répondant aux meilleures normes. Cela permet de donner plus de visibilité aux investisseurs et de leur assurer un environnement d'exploitation agréable. L'ambition étant de créer des chaînes de valeur dans l'agroalimentaire, la logistique et dans les activités d'accompagnement. La plupart des entreprises présentes occupent l'amont agricole et les fonctions supports (pesticides, irrigation, emballage, conditionnement...). «Ces agropoles s'inscrivent parfaitement dans les orientations du Plan Maroc Vert. Ils permettent de drainer des investissements, de créer des emplois et de valoriser les produits agricoles. Des opérateurs de renommée mondiale, comme Eléphant Vert (société bio opérant dans les bio-pesticides) n'auraient pas pu s'installer dans la région de Meknès s'il n'y avait pas ces sites. L'amont agricole a toujours besoin de conditions et de mesures d'accompagnement adéquates vers le secteur industriel ou vers l'export», souligne Abderrahim Mourji, ingénieur agronome. Pour les industriels, les agropoles sont les garants d'un bon approvisionnement et d'une offre industrielle de bonne facture. A cet égard, le développement de ces sites ne concerne pas uniquement le département de l'Agriculture; le ministère de l'Industrie et du Commerce veut les intégrer dans des écosystèmes, dans le cadre du Plan d'accélération industrielle. Les agropoles devraient donner une nouvelle impulsion aux différentes régions agricoles, mais encore faut-il les soutenir par des unités locales de conditionnement de récolte, de stockage et aussi par des moyens logistiques adéquats.