Les indicateurs pour le MASI en 2015 sont au vert, surtout d'un point de vue fondamental. L'introduction annoncée de nouvelles sociétés à la cote devrait également redynamiser le marché, tout comme l'adoption du nouveau cadre législatif. Après le bilan de l'année boursière 2014 qui vient de s'achever sur un retournement de tendance positif par rapport aux trois derniers exercices, l'heure est aux prévisions pour l'année 2015 qui débute. Toutes les sociétés de Bourse y vont de leurs pronostics pour le marché casablancais. Celles qui ont déjà publié leur analyse annuelle, à l'image de Upline securities ou Crédit du Maroc capital (CDMC) partagent plus ou moins les mêmes conclusions : le MASI devrait continuer d'évoluer en territoire positif. Ainsi, l'indice «devrait maintenir son incursion dans le territoire positif dans sa quête, continuelle, d'une croissance pérenne et solide», selon CDMC, et «devrait poursuivre sur sa lancée», d'après Upline. Farid Mezouar, Directeur exécutif de FL Markets, partage cette analyse : «tous les signaux sont positifs pour la Bourse en 2015», affirme-t-il*. Au niveau fondamental, les perspectives de croissance de l'économie nationale laissent envisager une embellie. En effet, «la croissance économique devrait s'accélérer pour passer de 2,5% à 5,1%, ce qui devrait logiquement tirer le chiffres d'affaires des sociétés cotées à la hausse», estime F. Mezouar. Par ailleurs, poursuit-il, «la baisse du prix du pétrole devrait soulager partiellement le budget des ménages, et surtout, reconstituer la marge de certaines entreprises consommatrices de fuel ou de coke de pétrole». Enfin, l'impact des récentes baisses successives par la banque centrale des taux directeurs devrait avoir un effet positif sur le marché action. Pour Upline «la baisse du taux directeur par Bank Al-Maghrib à 2,5% devrait engendrer une baisse du rendement du marché obligataire, ce qui pourrait se traduire pour un arbitrage en faveur du marché actions». F.Mezouar abonde dans ce sens : «En 2015, le compartiment actions devrait progressivement ressentir la baisse des taux directeurs de 50 points de base et la diminution mécanique du taux actuariel des OPCVM obligataires après une année euphorique». Toujours au chapitre des fondamentaux, la bonne nouvelle vient de la chute continue des prix du brent. Pour Upline, «le repli du cours de pétrole devrait engendrer une optimisation des charges d'exploitation des sociétés cotées». Enfin, toujours selon Upline, «les prémisses d'une campagne agricole favorable» ainsi que «la reprise attendue de l'économie de la zone Euro» devraient jouer en faveur du marché casablancais. Revigorer la confiance des investisseurs D'un point de vue chartiste, F. Mezouar estime que «le MASI demeure globalement dans une configuration haussière avec un mois de janvier qui pourrait être décisif pour tracer définitivement la trajectoire du marché en 2015». Il rappelle au passage que la performance de 2014 aurait été de 3% supérieure si le secteur immobilier n'avait pas dévissé. Et si l'on prend en compte le dividende, «souvent oublié», selon Mezouar, le MASI Rentabilité a réalisé en 2014 une performance de 10,74%. Les analystes de Upline anticipent pour leur part une hausse en deux temps avec «une poursuite baissière vers les 9.340 points, avant le démarrage d'une impulsion haussière vers les 10.200 points à fin mars 2015 (soit une performance YTD de 6%)». Cependant, préviennent-ils, «la cassure à la baisse des 9.200 points avorterait cette projection». Ces bonnes perspectives restent néanmoins tributaires de plusieurs paramètres comme l'évolution du cadre législatif et l'apport en papier frais, à même de rétablir la confiance des investisseurs (une confiance qui serait en berne, à en croire la derrière enquête d'Attijari Intermédiation). Pour CDMC, «du papier frais et de qualité par le biais de l'accélération des IPO tant attendues de Marsa Maroc et de Total Maroc couplées aux opérations de cession du reliquat détenu à ce jour par la SNI (Cosumar, Centrale Laitière...) seraient de nature à raviver les espoirs des investisseurs». A ce propos, F. Mezouar espère que «les émetteurs et leurs conseillers capitaliseront sur les enseignements de Dar Saada pour redynamiser le marché primaire au Maroc». Il précise : «à défaut d'un marché gris (c'est-à-dire des promesses d'achat et de vente d'actions avant leur cotation en Bourse), je serais favorable à une détermination du prix dans le cadre d'une fourchette de prix la plus large possible pour tenir compte de l'état réel de la demande de titres». Enfin, sur le plan règlementaire, tous les observateurs attendent de pied ferme la modernisation du cadre législatif de la Bourse de Casablanca qui devrait être adopté au cours de cette année. Quant à la loi sur le marché à terme, «elle a été adoptée, et ses décrets d'application sont en cours d'adaptation» explique la BVC dans sa dernière newsletter. (*) Les déclarations de F. Mezouar ont été réalisées avant l'envolée récente des cours de la Bourse.