La Chine attendait ce moment depuis longtemps. Les économistes avertis le pressentaient pour cette année. Et c'est arrivé. L'empire du Milieu est devenu officiellement la première puissance économique mondiale. L'information n'a pas pourtant fait grand bruit, quand bien même, après 142 ans de règne, les USA, qui ont ravi le pouvoir à la Grande-Bretagne en 1872, sont tombés de leur piédestal. Ainsi, à fin 2014, le produit intérieur brut chinois, exprimé en parité de pouvoir d'achat (PPA), pèsera 17.632 milliards de dollars, devançant de peu celui des Etats-Unis, qui affichera au compteur 17.416 milliards de dollars, selon les données du Fonds monétaire international. Autrement dit, la Chine c'est actuellement 16,5% de l'économie mondiale en termes de pouvoir d'achat réel, contre 16,3% pour le pays de l'Oncle Sam. Reste que si l'on raisonne en PIB nominal, c'est-à-dire en termes de richesses créées dans l'absolu, les Etats-Unis, avec environ 17.416 milliards de dollars en 2014, devancent de très loin la Chine avec ses 10.355 milliards de dollars. Sauf que, pour les économistes, il est plus indiqué de prendre en considération le PIB exprimé en PPA, d'autant qu'il prend en compte «ce que permettent d'acheter localement les devises de chaque pays à partir d'un panier de plus de 3.000 biens et services». Et cette suprématie économique de la Chine sur les Etats-Unis semble partie pour durer. Car, d'après les données du FMI, l'écart entre les deux puissances ne fera que s'accroître. En 2019, la Chine atteindrait plus de 26.800 milliards de dollars de richesse nationale, contre un peu plus de 22.000 milliards de dollars pour les Etats-Unis. Au-delà des chiffres, ce changement de hiérarchie sur la scène économique mondiale conduit à une lecture : les centres de décision ne se situent plus exclusivement aux Etats-Unis. Désormais, il faudra compter avec la Chine. C'est dire que ces «petits bonhommes jaunes» n'ont pas encore fini de faire parler d'eux.