Pour se hisser aux normes internationales, le Maroc s'est doté d'un nouveau texte juridique sur les sites naturels. Le Royaume se met ainsi aux normes internationales en la matière surtout qu'il présente une diversité naturelle notoire, la deuxième dans le bassin méditerranéen après celle de la Turquie. En effet, les textes régissant le secteur sont devenus caduques ne répondant ni aux conventions internationales, ni à l'évolution socioéconomique que connaît le pays. Le texte le plus important est un Dahir datant de 1934. Il a été promulgué dans une époque où les normes écologiques étaient moins contraignantes. Il faut dire aussi qu'à cette date, les risques de pollution ou de dégradation de l'environnement étaient mineurs. Mais quelques années après l'entrée en vigueur de la «nouvelle» loi dédiée aux aires protégées, les militants écologiques dénoncent ses limites. Ils notent notamment l'absence de plans d'aménagement et de gestion de ces sites. Pour rappel, ces plans prévoient des objectifs à réaliser dans l'immédiat et d'autres sur le long terme. Il s'agit des mécanismes suivis et leur impact sur l'environnement, et surtout, des besoins financiers sur des bases quinquennales. Leur durée est fixée à dix ans et les modalités de leur approbation et de leur révision sont établies par voie réglementaire. A quoi sert alors une loi si elle n'est pas appliquée dans la réalité ou si elle ne bénéficie pas de mesures d'accompagnement ? Le texte sur les aires protégées a prévu de doter ces sites de plans d'aménagement et de gestion. Deux ans après son entrée en vigueur, rien n'a été fait. A cause de l'exploitation à outrance des ressources pour différentes raisons, notamment l'agriculture ou le tourisme, plusieurs sites sont réellement en nette dégradation et des ONG nationales ou internationales ont tiré la sonnette d'alarme. Les ressources en eau deviennent polluées, la faune et la flore dont certaines espèces considérées comme rares sont menacées. Cette loi essaie d'associer l'ensemble des acteurs dans la protection des sites naturels notamment l'administration, les collectivités locales, les citoyens et les entreprises. Mais sur le terrain, seuls le Haut commissariat des eaux et forêts et la Fondation Mohammed VI pour l'environnement s'intéressent de près au sujet. Quelques grosses entreprises filiales de multinationales réalisent sporadiquement quelques opérations très limitées dans le dessein de soigner leur image de marque. Mais là où le bat blesse, c'est le désintérêt total et flagrant des collectivités locales au point d'être relevé. L'introduction d'un nouveau cadre est venu pour répondre aux doléances de plusieurs militants écologiques, pourvu que la loi soit appliquée.