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Entretien : «Aucun secteur de l'économie marocaine n'est à l'abri du dumping»
Publié dans Finances news le 04 - 10 - 2014

David Toledano, président de la Fédération des industriels des matériaux de construction, revient sur la situation du marché en 2014.
Finances News Hebdo : Contrairement à vos attentes, le secteur des matériaux de construction n'a pas pu renouer avec la croissance en 2013. Qu'en est-il de l'année 2014 ?
David Toledano : Je dois avouer que nous avons un problème de visibilité. En 2013, nous étions optimistes pour deux raisons. Il y avait d'une part la signature de plusieurs conventions en 2012 qui malheureusement n'ont pas été mises en place. Et d'autre part, il y a eu l'acceptation de nombreuses revendications des promoteurs immobiliers dans le cadre de la Loi de Finances concernant le logement moyen standing qui était censé tirer la demande et relâcher la pression sur le logement social et économique. Là encore, nous avons pris beaucoup de retard. Pour 2014, nous sommes en phase de trouver le palier de stabilisation. Il y a un effet inverse avec les attaques des importateurs sur tous les produits. Dans certains secteurs, en l'occurrence celui des carreaux, l'explosion des exportations mettent à mal les usines de production marocaines qui sont de plus en plus dans une situation de détresse avec des arrêts de production allant jusqu'à la fermeture. Nous sommes très inquiets pour les secteurs des carreaux, de la céramique, du marbre et de briquetier. En ce qui concerne les produits en béton, nous essayons de contrebalancer l'effet des taxes parafiscales (taxes sur le sable, sur le ciment et sur l'acier) et de trouver le point d'équilibre. Aujourd'hui, ces taxes plombent ce secteur qui paie 200 millions de DH par an de taxes supplémentaires.
F.N.H. : Le marché du ciment, composante essentielle du secteur du bâtiment et travaux publics, continue sa tendance baissière pour la troisième année consécutive. Dans une récente étude d'une société de bourse sur le secteur du ciment, les analystes parlent d'un retour à des niveaux normaux de consommation et ce après l'essoufflement de la bulle spéculative qui a atteint sa limite en 2011. Qu'en pensez-vous ?
D. T. : D'abord ce n'était pas une bulle spéculative, mais une politique délibérée de construction et d'encouragement du logement social face à une demande qui était très forte et qui continue à l'être. Il y a eu des investissements très importants qui font que la capacité installée sur les cimenteries soit de 20 millions de tonnes. Durant ces dernières années, le volume de la consommation a considérablement baissé. Nous sommes passés de 20 à 15, 14 jusqu'à 9 millions de tonnes de consommation en juin-juillet 2014, ce qui est très inquiétant. Nous n'avons pas le niveau effectif de la consommation. Au jour d'aujourd'hui, nous ne savons pas où va se situer cette barre fatidique pour définir l'équilibre.
Même s'il est préférable que l'offre soit supérieure à la demande pour éviter précisément le risque de pénurie et la tension sur les prix, les cimentiers sont actuellement à la recherche du niveau d'équilibre pour que leur cimenterie soit fiable. A noter aussi que même dans ce secteur, il y a des attaques et des essais de test d'importation qui ont été faits en 2014. Ce qui veut dire qu'aucun secteur de l'économie marocaine n'est protégé.
Ce que nous espérons, c'est l'aboutissement des projets structurants lancés par SM le Roi dans les différentes villes du Royaume pour relancer le ciment indépendamment de la relance du logement social.
F.N.H. : Vous avez contribué à l'élaboration de la loi sur les exploitations de carrières. Quel va être l'impact de cette loi sur le secteur ?
D. T. : Effectivement, nous avons travaillé et nous continuerons à le faire sur cette loi qui va apporter plus de transparence, des règles de droit et surtout d'éviter la rente et tirer au clair les droits et les devoirs de chacun.
Rappelons que les carrières jouent un rôle important notamment dans le développement des zones très pauvres. Une convention a été signée lors des Assises de l'industrie pour la mise en place d'un écosystème sur les carrières. Nous espérons que ladite loi soit adoptée le plus tôt possible pour que les investisseurs puissent avoir plus de visibilité, investir et travailler dans la transparence et dans la légalité.
L'enjeu est que le secteur soit investi par des professionnels qui maîtrisent la technologie non pas pour vendre des blocs, comme c'est le cas aujourd'hui, mais pour développer cette filière et fabriquer des produits à forte valeur ajoutée.
F.N.H. : Les durées d'exploitation fixées par la loi à savoir 15 ans jusqu'à 30 ans au cas où les carrières liées aux industries de transformation pour un investissement dépassant 50 MDH, ne risquent-elles pas de dissuader les investissements en l'occurrence étrangers ?
D. T. : Il y a un certain nombre de points encore en discussion au niveau de la commission. Si nous demandons des durées plus longues, c'est pour permettre à des entreprises d'avoir de la visibilité sur le long terme afin d'investir, au lieu de crémer les carrières. Il faut prendre en compte que les retours sur investissement dans ce domaine sont longs.
F.N.H. : Le secteur souffre d'une importation massive de produits qui met en péril toute l'industrie marocaine. Quelles sont les mesures que vous préconisez pour stopper cette hémorragie et sauvegarder le produit national ?
D. T. : Mettre en place un dossier antidumping est très compliqué. Cela nécessite d'être accompagné par un cabinet spécialisé, des études poussées mais aussi d'apporter la preuve du dumping. Les entreprises du secteur ont du mal à monter ce dossier. Pour la filière de la céramique, nous avons pu obtenir des mesures de sauvegarde pendant quelques années. Malheureusement, ces mesures n'ont pas été suffisantes face aux attaques des exportateurs qui sont très fortes et diversifiées. Aussi, nous avons obtenu d'autres mesures similaires pour les aciers malgré l'opposition de certains lobbys.
Mais ces mesures ponctuelles que l'Etat ne peut pas prolonger au-delà d'une certaine durée à cause des accords signés avec l'OMC, ne suffisent pas. Si cette configuration continue, les usines fermeront les unes après les autres. A titre d'exemple, entre 2014 et 2015, au moins 5 unités de la céramique vont mettre la clé sous le paillasson. D'où la nécessité de mettre en place un arsenal juridique et de contrôle complémentaire le plus tôt possible.
F.N.H. : Nous sommes à la veille de la présentation du PLF 2015. Quelles ont été vos doléances fiscales?
D. T. : Nos doléances sont les mêmes que celles de l'année dernière. Nous sommes des partenaires de l'Etat et en même temps nous sommes de gros contributeurs. Plus nous évoluerons dans le bon sens, plus l'Etat sera gagnant et vice-versa. Donc, il ne faut pas tuer la poule aux oeufs d'or. En d'autres termes, les prélèvements sur les taxes parafiscales doivent se faire de façon raisonnable et simple.
Pour le sable, nous demandons une différentiation de taxation entre le sable des carrières et celui des dunes.
F.N.H. : Quelles sont vos prévisions pour l'année 2015 ?
D. T. : Nous espérons limiter la casse notamment sur un indicateur important, celui du ciment qui a enregistré une baisse de 5 à 6% en 2014.


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