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Entretien : «Il faudra élargir les impositions à d'autres secteurs qui ne payent pas...»
Publié dans Finances news le 23 - 11 - 2012

L'optimisme des professionnels du secteur des matériaux de construction, quant aux performances de l'année en cours, s'est attenué après une régression enregistrée depuis le mois de mai.
David Toledano, président de la Fédération des industriels des matériaux de construction (FMC), revient sur la position de la Fédération concernant les nouvelles impositions prévues dans la Loi de Finances 2013.
- Finances News Hebdo : Tout d'abord, comment se porte le marché des matériaux de construction cette année et quel est l'effet de la crise sur le secteur ?
- David Toledano : Le secteur des matériaux de construction ne se porte pas très bien cette année. Nous avons bien commencé l'année avec des chiffres très encourageants, malheureusement cette tendance à la hausse a dégringolé. Pour le ciment, nous avons enregistré une progression exceptionnelle de la consommation de 20% et 25%. Ce qui correspondait parfaitement aux attentes, puisqu'en 2011 la Loi de Finances avait redonné aux promoteurs immobiliers un certain nombre d'avantages, et donc il y a eu la signature de nouvelles conventions avec l'Etat, soit 500.000 logements. La mise en route des chantiers était donc prévue pour 2012, ce qui a expliqué les résultats satisfaisants des 3 premiers mois. Cependant, à partir du mois de mai, les choses ont commencé à traîner, ce qui s'est répercuté sur les performances de la filière avec une baisse de 10% en juin et de 15 à 20% en août. Aujourd'hui, cette tendance à la baisse se poursuit même pour le mois d'octobre qui, traditionnellement, après la fête de l'Aid, est un mois de forte consommation.
Pour l'acier, les professionnels souffrent énormément de l'importation. Les prix pratiqués par les produits importés balayent toute concurrence, avec des prix allant jusqu'à 5OO dollars la tonne, ce qui ne représente même pas le prix de revient au Maroc. Du coup, les professionnels nationaux n'arrivent pas à ajuster le prix de leur marchandise à l'offre étrangère. Il est impératif aujourd'hui de mettre en place, en urgence, des mesures de sauvegarde pour éviter une régression très rapide du secteur.
Quant aux briques, nous sommes dans une capacité de production qui dépasse largement la demande locale. Plusieurs professionnels du secteur ont dû diminuer leur production pour être en phase avec le marché. Cette situation de fléchissement est la même pour tous les matériaux de construction.
- F. N. H : Comment expliquez-vous cette baisse du secteur des matériaux de construction malgré la relance du logement social et économique ?
- D. T. : La crise européenne explique l'absence des acquéreurs potentiels et la stagnation des ventes de logements de moyen et haut standing, même si une véritable correction des prix a été faite. Par contre, en ce qui concerne le logement social et économique, on n'arrive pas à comprendre le ralentissement qui affecte ce segment, malgré une forte demande.
Le lancement du logement moyen standing est également au cœur des débats, notamment en ce qui concerne la valeur du prix du m2.
- F. N. H : Pour l'année en cours, comment se situent les prix des matériaux de construction ? Ont-ils été impactés par cette régression ?
- D. T. : Traditionnellement, dans le secteur, il y a d'un côté ceux qui peuvent réagir et aligner les prix sur ceux du marché, notamment les industriels qui doivent faire face aux produits importés (carreaux, céramiques) et les industriels qui doivent suivre le coût international (acier), et d'un autre côté, ceux qui ne le peuvent pas.
Ceci dit, aujourd'hui, les prix sont plus ou moins maintenus à quelques pourcentages près sur un ou deux produits.
- F. N. H : Quelle est la position de la Fédération des Industriels des Matériaux de Construction quant aux nouvelles impositions prévues dans la Loi de Finances 2013, notamment pour le sable et l'acier?
- D. T. : Effectivement, la LF 2013 prévoit de nouvelles impositions, notamment pour l'acier qui sera taxé de 100 DH la tonne. Cependant, il faudra veiller à ce que tout le monde paye cette taxe tout en ayant affaire avec l'informel et les fausses déclarations.
Quant au sable, il fait partie de l'extension de l'assiette fiscale. Il faut que le gouvernement comprenne qu'il y a toute une partie des exploitants qui ne payent pas leurs redevances. Aujourd'hui, on est loin du compte, puisqu'il y a 140 millions de tonnes d'agrégats et de sable qui se promènent librement. Nous sommes donc d'accord pour imposer une taxe sur le sable, mais sans que cette taxe soit appliquée au sable de concassage et du dragage qui coûte déjà cher.
Il est évident que l'Etat a aujourd'hui besoin d'argent pour financer le social, mais il faudra trouver les ressources ailleurs que chez ceux qui sont conformes aux règlements et payent leurs impôts depuis toujours.
Maintenant il faudra élargir les impositions à d'autres secteurs qui ne payent pas ou qui payent faiblement leurs redevances et leurs taxes.
- F. N. H : Le gouvernement préconise de privilégier les matériaux de construction nationaux, notamment dans la construction des habitats sociaux et économiques. Les produits nationaux sont-ils compétitifs comparativement aux produits importés ?
- D. T. : Les produits nationaux sont déjà à des tarifs compétitifs. Plus encore, s'il y a des conventions et des engagements, nos usines et nos industriels sont prêts à faire des remises, y compris sur le ciment, l'acier et d'autres produits. En revanche, nous sommes désolés de voir de grandes institutions importer directement de l'étranger, notamment les produits de base que nous sommes parfaitement capables de fournir. Je pense qu'une différence de 2 à 10 DH n'est pas grave, du moment qu'on contribue à encourager la consommation de produits locaux. Nous lançons un appel à tous les promoteurs immobiliers de privilégier les produits nationaux.
- F. N. H : Que représentent les exportations nationales de matériaux de construction pour le premier semestre 2012 ?
- D. T. : Nous avons des capacités exportatrices, cependant certaines mesures mettent en péril nos exportations; c'est notamment le cas du marbre qui a connu des fermetures abusives de carrières. D'autres comme celles de l'acier et du ciment ont des capacités d'exporter et même d'exporter de l'ingénierie vers d'autres pays, en l'occurrence africains, comme c'est le cas de Ciments du Maroc. Cependant, l'offre marocaine n'est pas assez forte ni diversifiée pour pouvoir développer de manière importante nos exportations.
Propos recueillis par L. Boumahrou


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