Trois Questions à Brahim Benjelloun-Touimi, Administrateur Directeur général délégué de BMCE Bank Finances News Hebdo : Quelle appréciation faites-vous des résultats du groupe BMCE Bank au titre du premier semestre 2014 ? Brahim Benjelloun-Touimi : Le Groupe BMCE Bank a réalisé des résultats extrêmement positifs. L'indicateur le plus emblématique de la performance, à savoir le RNPG, a atteint 902 millions de DH, en hausse de 51% par rapport à juin 2013. L'indicateur de création de richesses, soit le PNB consolidé, a, lui aussi, augmenté de 15% à 5,6 milliards de DH et de plus de 20% pour l'activité au Maroc. La santé d'une économie étant tributaire de celle des banques, c'est un atout que les banques marocaines, dont la BMCE, enregistrent des résultats positifs. D'autant plus que cette croissance tient à accompagner les entreprises marocaines vers une nouvelle frontière, l'Afrique. F.N.H. : L'activité Afrique contribue à hauteur de 28% au RNPG du groupe. Qu'est-ce que cela vous inspire ? B. B. T. : Il faut se féliciter que des groupes comme le nôtre se soient dotés des moyens de diversification de leurs sources de revenus. Quand la BMCE a été créée en 1959, alors banque publique, l'essentiel de son activité était lié au commerce extérieur. L'intelligence des actionnaires de l'époque en a fait une banque de réseau diversifiant ses sources de revenus à travers les agences. Après la privatisation, la banque a été orientée vers les particuliers. Ensuite, il y a eu une ouverture progressive vers des activités de marché (malgré leur volatilité), dont la contribution à la création de richesse au sein du groupe variait entre 17 et 25% au cours des dernières années. Au 30 juin dernier, les opérations de marché représentent près de 14% du PNB consolidé et plus de 20% du PNB social. D'une diversification des métiers, notre groupe est passé à une diversification géographique, avec une montée en puissance de l'Afrique qui constitue désormais un ressort de croissance pour l'économie mondiale. F.N.H. : Quelle analyse faites-vous de l'évolution récente de la sinistralité dans le secteur bancaire ? B. B. T. : Les provisions mobilisées ont atteint 1,05 milliard de DH à fin juin 2014 (dont 750 millions de DH pour l'activité au Maroc). Le coût du risque a certes augmenté, mais il faut l'interpréter par rapport à d'autres indicateurs. Le taux de contentieux chez BMCE Bank est inférieur de près d'un point à la moyenne du secteur. Le taux de couverture, qui s'élève à 61%, est à apprécier au regard du matelas de sécurité constitué ces dernièes années (les provisons pour risques généraux culminent à 1,976 milliard de DH). Donc, le coût du risque s'apprécie certes, mais il n'y a pas péril en la demeure. La volonté de l'ensemble des composantes du Groupe BMCE Bank converge vers une meilleure consolidation du dispositif de gestion et de maîtrise des risques.