LOA, Mourabaha, crédit à la consommation ou crédit classique dédié. Ces moyens sont les plus utilisés par les futurs acquéreurs pour financer leurs voitures neuves. Fiscalité, taxes, taux d'intérêt et frais de dossier, comment se retrouver dans la jungle des offres qui fusent à l'occasion du salon Auto Expo ? Tour d'horizon. D'emblée, il faut savoir que depuis 3 années, l'Exécutif s'est donné comme objectif de taxer les voitures de «luxe» selon des critères établis unilatéralement. Cette année encore, la nouvelle taxe sur les véhicules de luxe est venue aggraver les charges annexes à l'acquisition d'un véhicule dépassant 400.000 DH. A cela s'ajoute la vignette qui, elle aussi, a tendance à alourdir les charges annuelles du véhicule et sur laquelle l'Exécutif n'hésite pas à jouer pour renflouer ses caisses. Cela dit, et hormis la fiscalité qui reste libératoire ou annuelle, la question du taux d'intérêt est la plus épineuse pour un particulier, car une variation d'un point du taux d'intérêt réel se fait ressentir chaque mois pendant des années. Inutile donc de rappeler l'importance de faire le tour des offres existantes avant de se lancer dans un achat, surtout que les concessionnaires sont souvent conventionnés avec des établissements de crédits et ont tendance à miroiter des conditions trop optimistes pour vendre aussi bien des véhicules que du crédit et encaisser des commissions. Dans cette démarche de choix de financement, le particulier doit d'abord savoir calculer un taux d'intérêt réel grâce à une formule pas du tout évidente pour un non financier. «Il s'agit en effet de rapporter les encaissements réels aux décaissements réels et tâtonner dans certains cas jusqu'à trouver un taux d'actualisation qui vérifie l'équation». Pas évident ? Ne vous inquiétez pas car sur Internet, des tableurs existent où il suffit de rentrer l'apport initial, les frais de dossier, la valeur résiduelle dans le cas d'une LOA et les mensualités ou annuités. Le tableur calcule alors le taux d'intérêt réel de l'opération. C'est sur cette base qu'il faut comparer les offres lorsque l'on adopte une approche complètement centrée sur le prix. Vous serez surpris de voir que nombre de crédits gratuits sont en réalité facturés à un taux d'intérêt tout à fait normal lorsqu'on prend en compte les frais de dossier et les autres conditions d'assurance et de garanties. Le crédit, simple et pas cher Le crédit classique reste le mode de financement le plus utilisé et peut être accordé soit par le concessionnaire de voitures, soit par la banque du client ou bien par une société de financement ; auquel cas il devient spécifique à l'automobile. Il y a aussi des constructeurs de voitures qui disposent de leur propre société de financement, comme Renault, à travers RCI Finance Maroc. Le principe est le même chez tous les bailleurs de fonds. Mais ce qui fait la différence, ce sont les taux d'intérêt appliqués et les charges annexes. De plus, c'est un type de financement qui est destiné à tout type de véhicule et à toutes les catégories professionnelles. L'emprunteur a le choix de fixer son apport selon le budget dont il dispose. En outre, quelques sociétés de financement proposent des offres de financement pouvant aller jusqu'à 100% du prix d'achat si le client souscrit à un crédit auto spécifique et non à un crédit à la consommation sans objet. Attention tout de même. Souvent, les taux assortis aux crédits contractés chez les concessionnaires de voitures ressortent supérieurs à ceux des crédits personnels bancaires. Il est important de savoir aussi que le vendeur de voitures bénéficie d'une commission sur chaque crédit. Le crédit bancaire est un outil simple à comprendre et très efficace. Il dépend tout de même de la relation du client avec sa banque. Si cette relation est bonne, il est préférable de le privilégier. Pour sa part, la LOA, ou le crédit-bail, consiste en un contrat de location de longue durée, à l'issue de laquelle le locataire peut opter pour l'achat à un prix convenu, dès le début du contrat, qui correspond généralement au montant du dépôt de garantie versé à la souscription du contrat. Toutefois, le client a le libre choix aussi de restituer le véhicule sans l'acheter. En contractant la LOA, le client n'est pas propriétaire de la voiture, cette dernière est au nom de la société de location. L'acheteur devra aussi s'acquitter de toutes les charges de vignette et d'assurance également au nom de la société. Il aura aussi à sa charge les frais d'entretien et des réparations éventuelles, même si le contrat en vigueur n'est autre qu'un contrat de location. C'est un mode de financement idéal sur le papier, mais qui a été beaucoup pénalisé par la hausse de la TVA qui lui a fait perdre l'avantage du prix au profit des autres modes de financement. En 2013, le marché de la LOA a bien chuté d'ailleurs. Mais son avantage reste la faible contrainte financière au départ. Ce mode de financement devient de plus en plus avantageux pour les entreprises au détriment des particuliers. Mourabaha, l'offre alternative à la LOA Pour sa part, la Mourabaha, une offre dite alternative, ne procure pas de réels avantages en termes de coûts comparativement au crédit classique. Certes, son principe est très demandé par les clients, du fait qu'il n'existe pas d'intérêts à verser à la société de crédit. Dans ce sens, elle n'est pas considérée comme un prêt classique, mais comme une vente à crédit dont la somme des échéances est égale au montant initial de vente, ce qui la rend un tout petit peu plus compétitive par rapport à la LOA, sans pour autant détrôner le crédit classique. Le mythe du crédit gratuit Rien n'est gratuit en affaires. Le crédit gratuit passe généralement par une hausse du prix du produit quelques semaines avant le lancement de l'offre. Cette hausse du prix couvre majoritairement un taux d'intérêt caché. Il est certes plus faible qu'un taux d'intérêt car nous sommes en période de promotion, sans pour autant être complètement absent comme le préconisent les concessionnaires ou les banques partenaires. Dans certains cas, lorsqu'il s'agit d'un produit d'appel, le crédit est effectivement gratuit. Assurez-vous donc que le modèle qui bénéficie de crédit gratuit est celui d'entrée de gamme. Si la gratuité du crédit touche toute la gamme ou plusieurs modèles de la marque, posez-vous la question et cherchez sur Internet si la voiture avait réellement ce prix dans les deux à trois mois précédant la promotion ou s'il a été augmenté entre-temps.