«Les Marocains ont pris une série d'initiatives dont nous surveillerons l'application. Le Conseil de sécurité des Nations Unies préfère envoyer un message clair d'unité» ! Le propos est d'un diplomate qui suit l'évolution du dossier du Sahara. Il est sans ambiguïté. Dans l'attente du vote de la résolution, reporté d'une semaine par le Conseil de sécurité pour renouveler le mandat de la Minurso (Mission des Nations Unies au Sahara), les esprits se sont échauffés parce que de nouveau la sempiternelle question des droits de l'Homme au Sahara a été malicieusement introduite par le gouvernement algérien et certains pays qui le soutiennent. Le vote de la résolution de l'ONU devait avoir lieu le 23 avril par les 15 pays membres, autrement dit les 5 membres permanents ( Etats-Unis, France, Angleterre, Russie et Chine), plus 10 autres pays qui, selon une procédure tournante, font partie chaque année du Conseil de sécurité. Il a été reporté au 29 avril, traduisant à l'évidence une grande difficulté dans le fond et dans la forme. Dans le rapport soumis au Conseil le 10 avril dernier par Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, le diplomate onusien semblait céder de nouveau aux sirènes des ONG hostiles au Maroc qui voulaient à tout prix inclure de prétendues «violations des droits de l'Homme au Sahara». Même processus que l'année dernière, même «modus vivendi» mené tambour battant par Amnesty International, Human Rights Watch et Fondation Kennedy. Si le Maroc, après une intervention du Roi Mohammed VI en avril 2013, avait évité le pire, autrement dit, le retrait du passage de la résolution imposant un «mécanisme de contrôle par la Minurso des droits de l'Homme au Sahara», il s'est trouvé de nouveau confronté à la même revendication et le secrétaire général des Nations Unies a failli tomber dans le même piège. N'était-ce encore l'intervention du Souverain qui l'a mis en garde contre «des options périlleuses» ! Une manière royale de dénoncer la partialité du texte de résolution en préparation, consacré en principe au renouvellement du mandat de la Minurso, voté chaque année en avril, et des pressions dont le Conseil de sécurité faisait l'objet de la part des lobbies pro-algériens. Le Maroc a de nouveau combattu et rejeté le texte qui propose d'élargir le mandat de la Minurso aux droits de l'Homme. C'est son droit et son devoir parce qu'il est d'autant plus concerné et impliqué que l'initiative d'autonomie proposée en avril 2007 demeure, de l'avis de la communauté internationale, un plan «crédible» et «sérieux» qui accorde aux populations des provinces du Sud une large autonomie, des institutions crédibles et surtout la jouissance pleine et entière de leurs droits. On comprendra donc que la manoeuvre dilatoire, persistante depuis des lustres, des dirigeants algériens n'a pas réussi à fourvoyer les gouvernements de la France et des Etats-Unis qui se sont ralliés à l'argumentaire marocain. La résolution ne prévoit plus de «mécanisme de contrôle» des droits de l'Homme, le Maroc ayant depuis un an avancé dans le renforcement du dispositif de leur strict respect et réalisé des avancées plus que probantes. On comprend aussi le désenchantement algérien, ainsi que celui du polisario de voir que le mécanisme de surveillance des droits de l'Homme au Sahara marocain a été purement et simplement supprimé à la dernière minute, du projet de résolution de l'ONU et de savoir que ce sont les Etats-Unis et la France qui en sont les maîtres d'oeuvre...