L'indice MASI gagne 3,6% depuis le début d'année. Le FTSE CSE 15 gagne pour sa part plus de 5%. Des performances tirées en grande partie par les anticipations de résultats annuels en hausse. Le mois de février s'est soldé par une hausse de 3,67% pour le MASI qui fait suite à un mois de janvier qui était lui-même légèrement haussier de moins de 1%. Une hausse certes poussive, mais bien réelle. Pour retrouver une telle performance, il faut remonter à 2010 où la Bourse de Casablanca avait clôturé l'année sur une hausse de plus de 21%. Comme en 2010, l'année commence en hausse avec la perspective de l'amélioration des agrégats financiers des entreprises dans un contexte peu porteur. Mais à la différence de 2010, il n'y a toujours pas de catalyseur de cash qui bénéficie d'un consensus comme c'était le cas avec le cash résultant du retrait de ONA/SNI. Même les fonds du MSCI EM ne font pas l'unanimité auprès des opérateurs. Les technologiques surestimées ? Difficile de comprendre quelle logique anime les choix des investisseurs, car il n'y a aucun secteur qui sort du lot en tirant le marché clairement vers le haut. Cela dit, en tête de peloton, ce sont les valeurs technologiques et les spécialistes de la construction et BTP qu'on retrouve. Chez les premiers, c'est Disway qui signe la meilleure performance mensuelle en gagnant 16,4% à fin février. Nous verrons dans les semaines à venir si les investisseurs continueront à parier sur ce titre après la publication des comptes de la société. Il se dégage, en effet, que Disway trouve du mal à écouler ses produits sur le marché, les stocks étant en hausse et le chiffre d'affaires en baisse. Mais la perspective d'un dividende de 15 DH lui confère un rendement de 6,8% (au cours de 220 DH) encore supérieur à celui du marché. HPS s'est appréciée, pour sa part, de plus de 4%, tandis que IB Maroc a gagné 5,69% sur la même période. Seule Involys s'est dépréciée en février en perdant un petit 1,78% sur des volumes peu significatifs (6.800 actions négociées pendant tout le mois de février). Le fait est que HPS et Disway, qui ont ouvert le bal des publications dans ce secteur, n'augurent pas d'un exercice extraordinaire pour les valeurs technologiques. En revanche, dans le secteur de la construction, les choses semblent bouger foncièrement. Jet Alu, dernière recrue du secteur, a gagné 16,32% en février et se négocie actuellement au-dessus du seuil psychologique de 200 DH. Lafarge a gagné 6,06% pendant la période et Ciments du Maroc a gagné 12,39% sur des volumes assez significatifs. Cette dernière a vendu légèrement mieux qu'en 2012 et a vu son résultat net grimper de 23% à 820 MDH. Le dividende proposé aux actionnaires est de 45 DH, soit un rendement de 5% au cours de 910 DH. A l'heure où nous mettions sous presse, CMA venait de publier ses comptes et affichait une hausse Intra-day de 4,4%. Le marché semble apprécier la nouvelle, mais les volumes qui accompagnent cette hausse (200 titres à midi) montrent que ces réalisations étaient anticipées par le marché. Par ailleurs, les grandes capitalisations se redressent en février. Ce n'était pas le cas en janvier où les Small Caps avaient engagé les plus grandes hausses. Maroc Telecom, Addoha, Attijariwafa bank finissent toutes le mois en hausse, ce qui a contribué largement à la performance du MASI en février et surtout à celle du FTSE 15 qui gagne plus de 6% depuis le premier janvier. Une saison de résultats prometteuse Pour l'heure, c'est un peu plus de 40% de la capitalisation boursière qui a rendu ses comptes publics. Hormis Maroc Telecom et Jlec qui ont publié des résultats en baisse mais prévisibles, aucune mauvaise surprise n'est venue entacher la saison des publications. Par contre, des surprises positives sont bel et bien là et le marché semble ravi du cru 2013. Des valeurs bancaires comme CIH et la Banque populaire ont amélioré leur profitabilité dans un contexte globalement stagnant. La première a gagné en Bourse presque 13% depuis le premier janvier et 27% depuis début 2013. Une performance à mettre en parallèle avec les réalisations financières du groupe qui s'améliorent année après année. La Banque populaire est plutôt en baisse de 1% depuis le premier janvier 2014. Selon les analystes d'Attijari intermédiation, «la banque dispose d'une forte capacité de résilience sur son marché naturel,couplée à une marge significative d'amélioration des résultats de sa nouvelle acquisition en Afrique. Autant d'indicateurs qui augurent d'une capacité de croissance intacte sur le moyen terme». Cela dit, son schéma stratégique diffère de celui du CIH qui est dans une phase de rattrapage ou de retour à la normale. C'est peut-être pour cette raison que le marché est, en absolu, acheteur net de CIH au détriment des autres bancaires. Il est néanmoins encore tôt pour dégager une tendance sur les résultats de ce secteur étant donné que les comptes de quatre autres banques manquent toujours à l'appel. Idem pour les autres secteurs où les publications ne sont pas encore suffisantes pour conclure sur des tendances claires. Cela dit, et au fil des conférences de presse des sociétés, les analystes affichent un optimisme certain quant au bilan de l'année 2013. Rattrapage économique, consolidation des positions en Afrique subsaharienne et maîtrise généralisée des charges d'exploitation sont les principales raisons évoquées. Il faut dire que face à l'effritement des débouchées des entreprises, ces dernières ont réussi à s'adapter. A la clé, une bien meilleure gouvernance et une efficacité dans l'exploitation lorsque la crise sera derrière nous.