* Les indices progressent de plus de +33% depuis le début de l'année. * Sur les 68 valeurs de la cote, seulement huit ont vu leur cours baisser. * Les analystes tablent sur une performance en fin d'année d'au moins 40%. La Bourse de Casablanca se porte bien. Les performances des deux indices-phares de la place, quoique faibles par rapport à l'année dernière, ainsi que la volumétrie du marché en attestent éloquemment. L'indice de toutes les valeurs cotées, MASI, a clôturé la séance de mardi dernier avec une performance annuelle de +33,71% pour s'établir à 12.734,53 points. L'indice des blue chips, Madex, a progressé pour sa part dans la même proportion, de +34,70% depuis le début de l'année, dépassant ainsi la barre des 10.000 points. Avec une telle performance, la Bourse offre cette année encore un taux de rendement de loin supérieur à celui des autres placements. Et encore, ce taux n'est qu'une moyenne de la progression des cours de l'ensemble des sociétés cotées. Il cache en effet des hausses beaucoup plus spectaculaires qui dépassent les 200%. Cette bonne performance du marché boursier sur les neuf premiers mois de l'année est le fruit du bon comportement de la majorité des valeurs de la cote. En effet, sur les 21 indices sectoriels de la place, seulement trois ont vu leurs valeurs passer au rouge. Pour les valeurs, huit seulement ont vu leur cours baisser contre 60 qui ont évolué positivement. L'importance de la demande a boosté les cours En somme, le marché a connu trois phases distinctes depuis le début de l'année. Une première phase, s'étalant jusqu'au 19 février, a été caractérisée par la poursuite de la tendance haussière entamée en 2006. Les deux baromètres du marché se sont bonifiés, à son terme, de 18,17% à 11.201,82 points pour le Masi et de 18,74% à 9.195,18 points pour le Madex. Un premier mouvement de prises de bénéfices a été cependant enregistré occasionnant une consolidation de près de 7%, avant que le marché ne renoue avec la hausse. C'est là où commence la deuxième phase, caractérisée cette fois-ci par un rythme de croissance plus soutenu. En effet, le Masi s'est apprécié de 13,6%, tandis que le Madex a gagné 13,5%. Suite à cette forte ascension, et compte tenu des niveaux de cours très attrayants, les investisseurs n'avaient qu'un seul souhait : encaisser leurs bénéfices. Très attendu par la communauté financière, le mouvement de prises de bénéfices a entraîné une correction générale du marché. Certains croyaient au Krach, d'autres y sentaient des manipulations. Un climat de panique générale a jeté l'ombre sur la tour de verre du boulevard des FAR, entraînant dans son sillage des pertes pour le moins importantes : -9,9% pour le Masi et -10,1% pour le Madex. Depuis, la place casablancaise évolue dans un climat d'hésitation et de méfiance, alimenté par l'incertitude des investisseurs dans l'attente de papier neuf. Il fallait attendre donc la période des vacances pour que le marché reprenne son souffle. Le Masi gagne 11 points, tandis que le Madex en engrange plus de 12. Il faut dire que, traditionnellement, le marché des actions s'est toujours inscrit en hausse durant la période des vacances, période durant laquelle la Bourse est presque désertée par les investisseurs, laissant le champs libre aux sociétés de Bourse pour réaliser des opérations pour leur propre compte. Cela dit et comme l'expliquent les professionnels de la place casablancaise, la situation cette année, est spéciale. La hausse observée durant le mois d'août est attribuable à deux principaux éléments. Le premier est relatif à l'introduction en Bourse de la CGI. En effet, outre l'impact «post cotation» de cette valeur sur le marché, la fin de la période de souscription a engendré un accroissement de la demande sur l'ensemble des titres de la cote. «Le marché a commencé à prendre après la période de souscription car les investissseurs ont cherché à replacer leurs liquidités, vu qu'ils ont été faiblement servis», explique un analyste de la place. Outre l'effet CGI, l'accroissement de la demande est lié également à l'anticipation de bonnes réalisations pour les sociétés cotées. «Le marché s'attend à la publication de résultats semestriels en progression pour l'ensemble des valeurs. Ceci a fait que les cours s'inscrivent en hausse en attendant la confirmation fin septembre», affirme notre analyste. En effet, nombre de professionnels du marché boursier anticipent l'annonce de bons résultats semestriels pour les sociétés cotées, voire des réalisations exceptionnelles pour certaines valeurs telles que les banques, les cimenteries et les holdings. Une performance d'au moins +40% d'ici la fin de lannée Pour les quatre prochains mois de l'année, les professionnels du marché estiment que la hausse devrait se maintenir, et ce pour deux principales raisons. D'abord, l'annonce des résultats semestriels des sociétés cotées devrait confirmer l'optimisme des investisseurs et créer un dynamisme sur le marché. Il y a ensuite la série des introductions en Bourse prévues avant la fin de l'année. Outre l'opération Atlanta Sand, portant sur un montant global de 1,2 milliard de dirhams et qui vient d'avoir l'aval du gendarme du marché, d'autres opérations sont attendues. Les plus certaines, selon les affirmations des acteurs du marché, sont celles de Salafin, société de financement du groupe BMCE Bank qui devrait intervenir dans les prochaines semaines et porter sur un montant de 300 millions de dirhams, de Stokvis Nord Afrique, société opérant dans la distribution d'engins de travaux publics et de matériel agricole et de manutention, filiale du groupe Alj et, enfin de la Snep, filiale du groupe Chaâbi. Avec cette succession d'introductions prévues durant les quatre prochains mois et la bonne santé des sociétés cotées que vont confirmer les publications semestrielles, les analystes tablent sur une performance annuelle d'au moins 40% pour 2007.