"La reprise économique devrait se poursuivre au cours des prochaines années, malgré les séquelles de la pandémie", a relevé Cardarelli lors d'une conférence de presse à distance consacrée à la présentation des principales conclusions de la mission annuelle conduite par les services du FMI pour évaluer la politique et les perspectives économiques du pays, ajoutant que la croissance économique devrait s'établir autour de 3% en 2022, compte tenu de l'hypothèse d'une campagne agricole moyenne et d'une poursuite de la reprise des activités non agricoles. Les récentes tensions inflationnistes, a-t-il poursuivi, restent maîtrisées et devraient s'estomper à moyen terme, à mesure que diminueront les pressions sur les coûts de production provoquées par les perturbations des chaînes d'approvisionnement à l'échelle internationale. Pour ce qui est du déficit courant, Cardarelli a relevé que celui-ci devrait revenir cette année, après avoir fortement baissé l'an dernier, à un niveau plus proche de celui d'avant la crise et se stabiliser à moyen terme autour de 3,5% du produit intérieur brut (PIB). S'agissant des réserves de change du Royaume, le Chef de mission du FMI a relevé que celles-ci ressortent renforcées de la pandémie. "Bien que ces perspectives demeurent marquées par des incertitudes, liées notamment à l'évolution de la pandémie qui constitue la principale source de risque, des réformes structurelles efficaces et rapides devraient accélérer la croissance à moyen terme", a-t-il fait remarquer à cet effet. Et de soutenir: "En 2021, et avec une réduction du déficit de près de 1% du PIB par rapport à l'année 2020, l'orientation de la politique budgétaire est restée expansionniste, caractérisée par un accroissement des dépenses courantes (dû à l'augmentation de la masse salariale et de la charge de la compensation), plus important que la progression des recettes fiscales qui a accompagné la reprise économique". Cardarelli a fait aussi observer que le budget pour 2022 devrait connaître une légère réduction du déficit global en pourcentage du PIB. "Pour renforcer la résilience et disposer de plus grandes marges de manœuvre budgétaires afin de faire face à de futurs chocs, les autorités marocaines devraient réduire davantage le déficit budgétaire global, et rapprocher, à moyen terme, le ratio dette sur PIB de son niveau d'avant la pandémie", a-t-il dit. Pour y parvenir, les autorités devront élargir l'assiette fiscale et en accroître la progressivité, conformément aux principes énoncés dans la loi-cadre, et poursuivre les efforts de rationalisation et d'optimisation de la dépense publique, a suggéré Cardarelli. Le Maroc depuis 2012 a conclu avec le FMI quatre accords successifs au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL). Le 7 avril 2020, les autorités marocaines ont procédé au tirage de toutes les ressources disponibles (environ 3 milliards de dollars) dans le cadre de l'accord au titre de la LPL, afin de pouvoir faire face au choc sans précédent que constitue la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19). Depuis lors, les autorités ont remboursé 651 millions de droits de tirage spéciaux (DTS) au mois de janvier, après s'être tournées vers les marchés financiers internationaux. Pour autant, les autorités et les services du FMI maintiennent un dialogue étroit.