L'exercice 2013 tire à sa fin. Qu'en retenir ? Peu de choses en réalité. Hormis la morosité économique qui a occupé les débats, et utilisée parfois abusivement par le gouvernement pour expliquer certains de ses choix controversés, ce sont surtout les politiques qui se sont mis en évidence. Deux hommes en particulier : le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, et Hamid Chabat, le «grand patron» du Parti de l'Istiqlal. La guerre des tranchées dont ils nous ont gratifiés a conduit à la situation politique que l'on sait : la formation, après plusieurs semaines de tractations, d'un nouveau gouvernement, avec à la clé un PI qui a coulissé dans l'opposition. Mais on aura surtout déploré que l'opposition entre deux hommes ait pris en otage l'économie marocaine, contraignant les opérateurs et autres investisseurs à être les spectateurs passifs d'une virulente querelle d'ego. Le Maroc avait besoin de tout sauf de cela. Dans un pays qui se bat pour résorber ses multiples déficits structurels et qui doit faire face au problème endémique du chômage des jeunes, l'économie a fonctionné pendant plusieurs mois au ralenti, alors que devaient être engagées des réformes urgentes. Ce temps perdu, on ne le rattrapera jamais. Mais bon, il faut avancer et s'attaquer aux chantiers urgents. L'enseignement, l'emploi, la retraite, la fiscalité, le système de compensation, le marché boursier... sont, entre autres, autant de dossiers qu'il faudrait prendre à bras le corps et où il est impératif d'apporter des solutions concrètes. C'est dire que le temps des interminables diagnostics est bel et bien révolu. Le temps des promesses et des discours cosmétiques également : il faut passer à l'action et arrêter de s'abriter sous le manteau de la mauvaise conjoncture. Le décollage économique du Royaume ne se fera qu'à travers la mise en œuvre de réformes courageuses, quand bien même elles sont impopulaires. Des réformes que seuls pourront mener des hommes mus uniquement par les intérêts de la collectivité. Bonne année ! Par Fatima Ouriaghli Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.