Avec cette «histoire» d'indexation qui monopolise les débats, on en arrive presque à oublier que, jusqu'à présent, le Maroc est toujours à la recherche d'une majorité gouvernementale. Au moment où nous mettions sous presse, les Marocains étaient, en tout cas, toujours dans l'attente de l'annonce du gouvernement Benki II. Mais il va bien falloir se rendre à l'évidence, car ce que beaucoup d'observateurs craignaient s'est produit : l'économie est prise en otage par les calculs politiques. Les opérateurs économiques et les investisseurs sont en mode «pause» et attendent d'avoir de la visibilité. Les ministres, actuellement en poste, fonctionnent au ralenti préoccupés à sauvegarder leur portefeuille. Les citoyens, à force d'attendre, sont passablement désabusés. Il faut le dire : les politiques jouent avec les nerfs du peuple et semblent faire peu de cas de la situation actuelle qui, d'exception, glisse insidieusement vers une sorte de normalité. En prenant leur temps et celui des citoyens, ils condamnent le Maroc à une session de rattrapage au moment où les priorités du pays sont autres : la poursuite de la modernisation de l'économie nationale à travers la mise en place de réformes structurelles efficaces susceptibles de permettre au Royaume d'avoir un positionnement autrement plus important sur la scène économique internationale. Au lieu de cela, on doit se contenter de foires d'empoigne et de railleries entre chefs de partis qui n'enrichissent guère le débat politique et tendent plutôt à les décrédibiliser aux yeux de l'opinion publique. En cela, il est peut-être temps de dire basta ! Tout abus est forcément nuisible. Et, actuellement, c'est peu de dire que les politiques ont largement abusé de la patience des Marocains. Le Maroc doit avancer. Respecter le peuple, c'est faire passer l'intérêt supérieur de la Nation au-dessus de tous ces problèmes d'ego et ces gymnastiques politiques qui paralysent, aujourd'hui, l'économie nationale. Par Fatima Ouriaghli Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.