A la mi-séance hier, les deux principaux baromètres de la Bourse de Casablanca, le Masi et le Madex, affichaient des performances respectives de -4,54 et -4,49%. La tendance baissière de fond de la place continue donc, et l'on s'achemine inexorablement vers la clôture du premier semestre en terrain négatif. En ce moment, rien ne semble pouvoir changer la trajectoire du marché. Les investisseurs, désabusés, semblent avoir démissionné. Les sociétés de Bourse sont dans l'expectative devant la baisse criante des volumes. La société gestionnaire, malgré ses multiples opérations de séduction envers les sociétés potentiellement cotables, se rend de plus en plus compte de la difficulté de sa mission. Ces sociétés susceptibles d'élargir la corbeille, elles, contemplent le marché avec circonspection. Les pouvoirs publics, quant à eux, prennent leur temps pour engager les réformes tant promises. C'est dire que tous les ingrédients sont réunis pour plomber la place. Et l'une des premières conséquences de tout cela a été le déclassement du Maroc dans l'indice MSCI, le faisant passer de Emerging Markets à Frontier Markets. Le PDG du CIH, Ahmed Rahhoau, en fait d'ailleurs une belle analyse... qui prête à sourire. «Il y a deux lectures : d'un côté, ceux qui disent que cela va donner plus de visibilité à la Bourse qui, au lieu d'être petite parmi les grandes, va devenir grande parmi les petites. D'un autre côté, on sort des indicateurs qui sont dans les critères de placement de certains fonds», dit-il. Que faire maintenant ? A l'évidence, rien ! Sinon attendre. Attendre que l'autorité de tutelle prenne la mesure de l'urgence de la situation actuelle pour activer la mise en place d'outils susceptibles de redynamiser le marché boursier. Mais le danger est que, plus on attend, plus la place s'enlise, et plus le manque de confiance s'installe. Et la situation est telle qu'on ne «parie» même plus sur les résultats des sociétés cotées pour espérer un soupçon de rebond des indices. C'est dire que les résultats semestriels à venir ne changeront rien à la donne actuelle. Par Fatima Ouriaghli Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.