Malgré une demande marocaine qui s'appuie sur une notice rouge d'Interpol, l'Espagne refuse l'extradition d'un individu accusé de trafic de migrants    Alger pratique la stratégie de la tension    Sécurité nationale : Le Maroc renforce sa défense contre les cybermenaces    2012 projets industriels de plus de 800 millions de dirhams traités par les commissions régionales d'investissement    L'ONDA procède à deux nominations à des postes stratégiques    L'avenir du développement de l'intelligence artificielle et de la robotique : impacts productifs, défis sociétaux et opportunités pour l'Afrique    Les indicateurs des finances locales sont tous au vert    M. Akhannouch: 140 MMDH de capitaux d'exploitation des projets industriels approuvés de mai 2023 à novembre 2024    Serie A : La Fiorentina répond aux prétendants de Reda Belahyane    Grève générale des employés de la Caisse marocaine des retraites pour réclamer l'application des augmentations salariales    PLF-25 : devant les conseillers, Lekjaâ passe en revue les amendements adoptés    Etat de l'industrie marocaine : Akhannouch opère un diagnostic général    Les prévisions du mercredi 20 novembre    L'Iran réagit aux contacts avec le Maroc    Melilla: coup de pression du gouvernement local pour l'ouverture des douanes avec le Maroc    Moroccan-German couple rescued from snow-covered Azilal mountains    General Chengriha joins Algerian government as key defense figure    Sahara : Polisario Front accuses «great powers» of undermining international legitimacy    Billet : La griffe signature de la star Brahim Díaz...    Rome: Ouverture de la 2ème session ordinaire du Conseil d'administration du PAM sous la présidence du Maroc    Le président palestinien félicite SM le Roi à l'occasion de la Fête de l'Indépendance    Inondations en Espagne : un responsable espagnol salue la solidarité de SM le Roi    Diplomatie territoriale : le Maroc et la France renforcent leur coopération décentralisée    UNAF U17 / Ce soir, Maroc-Libye: Horaire ? Chaînes ?    Températures prévues pour le mercredi 20 novembre 2024    Patrimoine culturel immatériel : L'Unesco examine en décembre l'inscription du « henné »    AS FAR dames: "On croyait à la victoire", la finale face au TP Mazembe sera "différente"    Al-Hoceima : Le Grand Stade situé à Aït Kamra a officiellement ouvert ses portes    Parlement de l'enfant : La Princesse Lalla Meryem préside la cérémonie de célébration du 25e anniversaire    Chirurgie : Oncorad Group signe un record mondial    Inondations en Espagne : Comment les Marocains se sont mobilisés    Agadir : Les préparatifs de l'exercice « African Lion 2025 » battent leur plein    Analyse du match Maroc-Lesotho: Regragui aurait-il trouvé la formule ?    LDC féminine CAF : L'AS FAR en finale après sa victoire sur le FC Masar égyptien    Monica Bellucci rend hommage à Maria Callas au Festival de Marrakech    El Jadida : Coup d'envoi du Festival "Arouah Ghiwania"    La protection du patrimoine sur la table du conseil de gouvernement    Pegasus : Ignacio Cembrero n'a aucune preuve et la justice espagnole incapable de traiter le fond de l'affaire    Le G20 soutient un cessez-le-feu à Gaza et au Liban    Les travaux du méga-port "Dakhla Atlantique" progressent et atteignent 27 % d'avancement    La Russie dévoile les grandes lignes de sa doctrine nucléaire actualisée    «Les relations amicales entre nos deux pays sont en développement constant et durable.»    Loubaba Laalej transcende la plume et le pinceau    Avec Gladiator 2, les cinémas marocains se refont une santé    Fête de l'Indépendance: le Roi félicité par le Serviteur des Lieux saints de l'Islam    Couverture sociale: Le Maroc partage son expérience avec les pays de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel    Planet Africa, l'exposition itinérante entame sa tournée à Rabat    L'Humeur : Le SMAPP veut construire l'avenir    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Le labyrinthe de l'archange», vingtième livre de Abdelhak Najib aux Editions Orion
Publié dans Finances news le 17 - 07 - 2021

Un livre poignant. Une histoire serrée dans son étau.


Par Noureddine Bousfiha
Ecrivain et poète, spécialiste des littératures



Abdelhak Najib écrit comme il vit, selon l'ordre d'une sensibilité qui le porte à la communion des êtres qui l'habitent. Le «Labyrinthe de l'Archange» qu'il vient de publier n'est pas un livre facile ni non plus indifférent.

Le titre à lui seul convoque une symbolique sur laquelle le lecteur averti ne peut dévier. L'évocation du labyrinthe le renvoie pour sûr à penser que le dédale est d'abord un lieu d'égarement et de danger, que tous ceux qui s'y hasardent risquent de se perdre et connaître d'immenses périls. Que L'archange dont il s'agit ici est d'abord charnel. Il ne vient pas rétablir l'ordre, mais pour délivrer un message aux dieux qui se cachent.


Récit combien intéressant, dans le sens exact de l'étymologie du terme : «inter esse», être au milieu, parmi les choses et les hommes. Par plusieurs de ses aspects, ce premier tome constitue une contribution importante à l'histoire des couloirs de la mort. Par un autre aspect, plus intérieur, le livre est aussi l'histoire de quelques âmes tourmentées qui font face à leur destin et à la réalité carcérale dans laquelle ils survivent.

Des fragments de vies sans lien où on tente de refaire un tout. Passé la lourde, les condamnés sont précipités dans le purgatoire, dans une atmosphère pesante qui les transporte dans un monde implacable où ils ne peuvent enregistrer que des impressions rapides. La conversation s'interdit, la langue s'embarrasse, la fatigue et le doute accablent. Rien n'apaise, rien n'advient comme on peut l'attendre. Leur témoignage est cependant ailleurs, dans la réalité tranchante, poussée jusqu'à ses limites extrêmes.

Le Labyrinthe de l'Archange n'est tout simplement pas comparable aux œuvres qui le précèdent. L'auteur s'y montre pressé de raconter, non pas l'histoire des condamnés, mais plutôt celle d'une manière de penser le chaos et la nuit. La seule lecture dérange, secoue, dépiaute, étripe. La réalité qui y est décrite n'est ni peinte, ni imaginée; elle s'avère une vraie descente aux enfers.

Outre une langue savamment inventée qui n'exclut ni l'émotion ni la sensibilité, des paroles d'apparence prémonitoire sont proférées dans une terrible promiscuité où l'on vit comme n'y vivant pas. Pas une phrase qui ne souligne l'aspect dramatique ou cocasse des situations. Il y a comme un besoin d'expression exacte pour décrire le trait le plus précis.

Les mots ne disent pas la vie mais montrent sa brusquerie. Parfois, ils ne sont pas maniés avec prudence, mais l'auteur sait quel sens leur attribuer. Il jette par ailleurs sur les choses un regard qui va au-delà des apparences. Il va même très loin, entraîné à contresens du mouvement de la spirale.


Mais à trop insister sur l'univers carcéral, on risque d'en méconnaître le dessein des personnages qui ont tous quelque chose de commun, quelque chose qui couve : un accent, une brutalité, un aveu qu'ils dévoilent avec un naturel confondant. Deux d'entre eux doivent retenir l'attention : Nabil, héroïque jusqu'à l'absurdité, prenant d'assaut les événements; et le vieil homme qu'on imagine sans peine, se cantonnant volontiers dans un passé qui l'eût égaré.

L'un parle avec le feu baladeur dans la bouche, se cogne aux événements et nous invite aux rages, l'autre dont le discours est soigneusement désordonné, nous réserve sa part du mystère. Comment ne pas saluer le talent d'un écrivain qui sait, diantrement, marier les contraires ?

Le labyrinthe de l'archange, Editions Orion. 500 pages. Juin 2021.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.