L'importante visite de Makhtar Diop au Maroc ouvre une nouvelle page dans le processus de densification du partenariat entre le Maroc et la Société financière internationale. Par M. Diao
Les mots et les gestes d'un haut dirigeant d'institution internationale ont un sens. Pour les observateurs, les actes d'un responsable de cette trempe sont encore beaucoup plus révélateurs. La visite récente de Makhtar Diop, Directeur général et viceprésident exécutif de la Société financière internationale (IFC) au Maroc, et dont la nomination a pris effet en mars 2021, est porteuse de sens. Cette visite officielle, fortement médiatisée à l'échelle nationale, et qui s'est soldée par une salve de signatures de conventions dans des domaines cruciaux, est à relier au grand intérêt que l'IFC accorde au Maroc sous l'ère du Sénégalais Diop, ex-ministre des Finances du pays de la Téranga. Pour preuve, la communication officielle de l'IFC dans le sillage du déplacement au Maroc de l'ancien vice-président de la Banque mondiale pour les infrastructures, n'a manqué de préciser que «le Maroc est un pays prioritaire pour IFC en Afrique. IFC a investi 251 millions de dollars au cours de l'exercice 2020 et prévoit d'investir 300 millions de dollars pour l'exercice 2021».
Le Groupe OCP décroche un soutien financier de 100 millions de dollars L'autre événement récent qui n'est pas passé inaperçu lors du voyage effectué par Makhtar Diop au Maroc est la signature de l'accord de financement entre le Groupe OCP et l'IFC. La nouvelle initiative soutiendra les efforts du groupe dirigé par Mostafa Terrab visant à consolider ses chaînes de valeur en Afrique, à contribuer au développement économique du continent et à favoriser l'émergence de systèmes alimentaires durables dans la région. Concrètement, OCP Africa, filiale du Groupe OCP, s'appuiera sur le financement à hauteur de 100 millions de dollars dans l'optique de consolider sa chaîne logistique et améliorer la disponibilité d'engrais adaptés aux sols et cultures locales dans plusieurs pays africains (Côte d'Ivoire, Ethiopie, Ghana, Kenya, Nigeria, Sénégal et Tanzanie). Ce qui contri‐ buera au renforcement de la sécurité alimentaire dans les Etats concernés.
Au-delà de cette projection bénéfique au Maroc, pays qui a déjà bénéficié du soutien de l'IFC dans des secteurs-clefs ou pour des réformes majeures, il est important de rappeler que la visite de Diop a débouché sur la conclusion, avec le ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration, d'un protocole d'entente pour la consolidation de leur partenariat et la stimulation de la reprise économique. Dans le détail, ce protocole d'entente définit quatre domaines sur lesquels IFC apportera son soutien au cours des cinq prochaines années. Le membre du groupe de la Banque mondiale va appuyer la mise en œuvre du Fonds Mohammed VI pour l'investissement et aidera à identifier des projets à fort impact et de potentiels investisseurs. Il soutiendra également la mise en place de la réforme des entreprises publiques. Enfin, IFC accélérera son appui au programme du gouvernement marocain visant à renforcer la régionalisation avancée et les projets d'infrastructures essentielles pour les citoyens dans les régions. Parmi les autres temps forts du déplacement de Diop au Maroc, citons la conclusion entre l'IFC et Bank Al-Maghrib d'un protocole d'entente s'inscrivant dans le cadre de la promotion de l'accès des TPME au financement. Les deux institutions signataires sont appelées à mettre sur pied une stratégie de financement des chaînes d'approvisionnement (Supply Chain Finance /SCF), en concertation avec les opérateurs concernés du système financier marocain. Cette initiative tombe au moment où des efforts sont déployés à l'échelle nationale afin de démultiplier les solutions de financement destinées aux TPME et start-up. Au final, cette importante visite de Makhtar Diop au Maroc ouvre une nouvelle page dans le processus de densification du partenariat entre le Maroc et la Société financière internationale.