Pour sa première sortie publique depuis sa prise de fonction, Tariq Senhaji a tenu un discours plein d'humilité en faveur de l'entrepreneur. Par Y. Seddik
Après sa prise de fonction en pleine pandémie, le nouveau Directeur général de la Bourse de Casablanca effectuait lors de ce meeting sa première sortie en public. Longuement interpelé sur les ambitions du nouveau modèle de développement, notamment sur la possibilité de porter le nombre d'entreprises cotées à 300 à horizon 2035, le patron de la Bourse a tenu un discours plein de convictions. «Le nouveau modèle de développement ne peut se faire sans marché des capitaux dynamique. La relation est symbiotique, l'un a besoin de l'autre», a-t-il fait savoir. Encourager l'entrepreneur Selon lui, la croissance voulue à travers ce nouveau modèle de développement ne peut venir de la fonction publique ou des grandes entreprises. «L'emploi doit venir du privé, et particulièrement des entreprises qui font de la croissance. Et pour atteindre cet objectif, il faut comprendre que le héros de cette histoire est le chef d'entreprise. D'ailleurs, nous travaillons avec la CGEM et l'AMMC pour donner plus de voix à ces chefs d'entreprises. Nous devons, nous tous autour de la table, travailler quotidiennement pour faciliter la vie aux chefs d'entreprises», affirme-t-il. Tariq Senhaji relève un frein majeur qui éloigne les chefs d'entreprises de la cotation : il s'agit du «vivons cachés, vivons heureux». Selon lui, ce phénomène de société stoppe à la fois la croissance des entreprises, mais également la création de richesse dans le pays. Il propose une formule basée sur le "vivons heureux, vivons sous la lumière du marché des capitaux". Dans son plaidoyer, il a expliqué que le marché des capitaux n'est pas qu'un outil de financement. La vraie raison d'être des marchés, c'est la maîtrise totale du financement. "A l'inverse de la banque, où vous faites partie d'un pool et où vous représentez une ligne de crédit, le marché des capitaux valorise mieux l'entreprise. De plus, vous bénéficiez d'une flexibilité des investisseurs, qui vous suivent tant que l'entreprise est prospère", conclut-il.