Pauvreté et illusion de la richesse composent «Aussi riche que le roi», premier roman d'Abigail Assor. Par R. K. H.
Sarah, 16 ans. En apparence, «française, belle, et au goût des garçons. Mais on ne pouvait pas deviner qu'elle était pauvre». En quête de vie meilleure, «elle séchait les cours» pour traîner avec les jeunes d'Anfa Supérieur. Se faisant, elle croise Driss, puis tire avantage de sa beauté. «Tant que dans le portefeuille de Driss, il y aurait des billets», ce serait «le vrai calme». Cependant, petit à petit, «Driss était devenu l'air, et il était aussi le sol (pour elle –ndlr)»… Derrière cette histoire d'intérêt qui virera peut-être au mariage, se dresse un portrait saisissant de la société marocaine (des années 90), là où «dominer» est le mot d'ordre. Et, où l'on est hystérisé par les convenances. Avec une écriture nerveuse, dans un style souvent indirect, Abigail peint un univers dominé par l'argent et le pouvoir. Des riches patrons, des riches maris, des vendeurs à la sauvette, des bonnes, un dealer… tout un spectacle pour montrer la brutalité des rapports sociaux.