En partenariat avec l'AMSEP (Agence mondiale des services d'emploi publics), l'Anapec a organisé une conférence internationale sur l'emploi des jeunes. Le point avec Abdeslam Seddiki, ministre de l'Emploi et des Affaires sociales. Finances News Hebdo : Dans quel cadre s'inscrit l'organisation de ce congrès ? Abdeslam Seddiki : Aujourd'hui, nous sommes parfaitement conscients que les jeunes souffrent du chômage plus que les autres. Le taux de chômage des jeunes est proportionnellement deux fois supérieur au taux global. De ce fait, le ministère de l'Emploi est directement concerné et nous travaillons ardemment pour le maîtriser d'une manière générale. C'est spécialement l'une des missions de l'ANAPEC. Cette agence a cumulé, depuis des années, une forte expérience dans le domaine de l'insertion des jeunes dans le monde du travail. Ce congrès nous permet donc de partager cette expérience avec les représentants des pays présents. F. N. H. : Vous venez de prendre vos fonctions de ministre, quelle est votre feuille de route pour cerner le problème du chômage au Maroc ? A. S. : Nous avons plusieurs programmes pour l'insertion des jeunes dans le monde du travail. Je cite le programme «Idmaj», «Taahil» et «Moqawalati». Le plan du gouvernement parle d'autres programmes, et nous veillons à ce qu'ils voient le jour dans quelques mois. Ceci dit, nous travaillons sérieusement et sans relâche pour améliorer et réformer le marché du travail au Maroc, à travers deux principaux axes. Le premier concerne la réforme de l'Anapec. Nous voulons, d'une part, élargir ses domaines de compétences sur le plan territorial, pour qu'elle couvre tout le sol marocain, et, d'autre part, sur le plan fonctionnel pour une parfaite insertion des chercheurs d'emploi n'ayant pas de diplômes ou de formation. Ce qui est une nouvelle mission pour cette agence. Le deuxième axe concerne la mise en place de l'Observatoire national de l'emploi. Nous avons travaillé sur ce projet pendant dix ans et je pense que le moment est venu pour qu'il voie le jour. L'Observatoire va nous aider, premièrement, à connaître le marché de l'emploi, ses caractéristiques et son fonctionnement et, deuxièmement, il va nous permettre de cadrer l'offre et la demande afin de préparer des travaux proactifs qui orienteront d'une manière positive le marché de l'emploi et ainsi maîtriser le taux de chômage. F. N. H. : Qu'en est-il de l'indemnité pour perte d'emploi ? A. S. : L'indemnité pour perte d'emploi entrera en vigueur à partir du premier janvier de l'année prochaine. D'ailleurs, elle est inscrite dans le projet de Loi de Finances de l'année 2014. F. N. H. : Quelle est le montant de l'enveloppe dédiée ? A. S. : 500 MDH ont été consacrés pour ce projet. Cela va être affecté sur trois ans. Bien sûr maintenant, ce n'est que le début, et le montant va certainement évoluer. C'est un acquis fondamental pour les travailleurs qui perdent leurs emplois en période de crise et c'est une première au Maroc qui permettra de sauvegarder les intérêts et la dignité de ces travailleurs.