* Le bilan de l'année 2006 est plus qu'encourageant pour l'ANAPEC. * Hafid Kamal, son Directeur, nous livre ici les explications concernant l'élan remarquable de l'Agence ainsi que ses perspectives d'avenir. Finances News Hebdo : Après la restructuration de l'ANAPEC, tout le monde s'attendait à ce que le bilan de cette année soit positif. Et effectivement il l'est. Est-ce que la nouvelle stratégie a été payante ? Hafid Kamal : Tout d'abord, je voudrais dire que nous sommes au début de la restructuration. L'année 2006 a été très importante dans la mesure où il fallait rendre opérationnel tout le dispositif nouvellement mis en place. Tout cela nécessitait un travail de fond et ce à tous les niveaux. L'ensemble des mécanismes est actuellement opérationnel. Et ça c'est extrêmement important à souligner. On est maintenant en plein terrain pour chercher les résultats escomptés. La stratégie que nous avons adoptée commence à donner des résultats. Par exemple, en terme d'insertions, nous avons dépassé en 2006 les 32.000. En ce qui concerne le programme «Moqawalati», il a bien démarré aussi avec près de 3.000 dossiers acceptés dont 600 sont actuellement en phase d'acceptation par les banques. Il y a un an, les guichets des accompagnateurs des projets «Moqawalati» n'existaient pas. Nous avons accompagné ce programme jusqu'à maintenant comme il convient. F. N. H. : On reproche souvent à l'ANAPEC l'insuffisance de sa couverture territoriale du pays aux dépens du monde rural. Est-ce que ces reproches vous paraissent fondés ? H. K. : Objectivement, il serait plus bénéfique pour l'ANAPEC d'être plus proche de ses clients plutôt que d'être une structure concentrée et moins présente sur le territoire. C'est évident. Mais il ne faut pas perdre de vue que nous avons démarré les changements majeurs en 2001, voire en 2002. Cependant, nous avons une présence qui demeure certes insuffisante, mais qui est tout de même respectable. A noter que nous avons triplé notre nombre d'agences puisque nous sommes passés assez rapidement de 24 à 74. Nous avons aussi développé des partenariats avec les communes et les écoles pour avoir un espace emploi un peu partout. Je pense qu'il faut choisir la stratégie la moins coûteuse, car les formules les plus souples et les plus adaptées sont un gage de réussite. F. N. H. : Sur les 32.000 insertions, peut-on avoir une idée sur les profils les plus prisés, les secteurs qui emploient le plus ? H. K. : En terme de niveau de diplôme, il y a à peu près 40% qui proviennent de la formation professionnelle. On aime bien que ces gens puissent accéder au marché du travail. Pour les licenciés, ils représentent à peu près 25% des insertions. Les bacheliers représentent quant à eux 26%. En termes de secteurs, les débouchés qui emploient le plus chez nous sont «les services» qui absorbent 60% des insertions. Le secteur industriel est loin derrière avec près de 30% des insertions. Ces deux secteurs s'accaparent donc la plupart des offres. F. N. H. : Le budget de l'ANAPEC en 2006 a atteint 100 millions de DH. Est-ce qu'on peut s'attendre à sa hausse en 2007 ? H. K. : Le budget de l'ANAPEC au titre de l'année 2007 est en phase de négociation. Nous allons bientôt avoir notre Conseil d'Administration pour débattre de la question. Mais ce qui est sûr, c'est que ce sera un budget qui va dans le sens du plan du développement, à savoir le renforcement des ressources humaines et l'amélioration de nos prestations. F. N. H. : Et la place de l'ANAPAC par rapport à ses concurrents ? Est-ce qu'elle a regagné la confiance des demandeurs d'emploi ? H. K. : C'est une question à laquelle il est difficile de répondre... F. N. H. : Il y a une soixantaine d'agences privées qui proposent elles aussi des services pour les demandeurs d'emploi. Comment l'ANAPEC peut-elle faire face à cette concurrence ? H. K. : L'intérim ne nous cause pas de concurrence. Les structures du travail temporaire peuvent très bien venir chez nous pour chercher les profils qui les intéressent. Personnellement, je pense qu'il faudrait travailler en synergie et complémentarité plutôt que dans une logique de concurrence. Ce choix peut être intéressant dans la mesure où l'ANAPEC n'a pas d'enjeux financiers. Nous offrons nos services gratuitement ; et donc je ne vois pas pourquoi on peut souffrir de la concurrence d'autres officines d'emploi.