La Société marocaine d'assurance à l'exportation (Smaex) affiche clairement son ambition de promouvoir les exportations nationales. Ainsi, le tarif de la couverture du risque politique qui était entre 12 et 18 pour 1.000 est aujourd'hui entre 2 et 3 pour 1.000. La dynamisation des exportations nationales revendiquée à longueur de colonnes témoigne de son caractère structurant pour le développement économique du pays. A cela s'ajoute une configuration macroéconomique qui l'exige. Jusque-là, la croissance du Maroc a été tirée par la demande intérieure (consommation et investissement). En revanche, comme nous le savons tous, les exportations contribuent négativement au PIB. Cette situation a naturellement provoqué un sursaut national pour remédier à une balance commerciale qui, au fil des années, est devenue structurellement déficitaire. C'est dans cette mouvance, pour ne pas dire cette croisade contre le fléchissement des exportations, que s'inscrit la signature de la convention de partenariat entre l'Association marocaine des exportateurs (Asmex) et la Société marocaine d'assurance à l'exportation (Smaex) qui a eu lieu le 10 octobre 2013 à Casablanca. En vertu de ce partenariat, les entreprises exportatrices affiliées à l'Asmex profiteront, à l'instar des adhérentes à la Smaex, de conditions avantageuses (tarifs préférentiels) concernant les produits de la société d'assurance à l'export. Par ailleurs, il est indéniable que l'assurance est un vecteur stratégique afin de drainer les entreprises vers l'exportation car elle permet la sécurisation des paiements. Mais à condition que les coûts de cette assurance ne soient pas prohibitifs pour les PME marocaines, sujettes à des difficultés financières. Consciente de cela, la société d'assurance à l'exportation, dirigée par Ahmed Hajoub, vient de prendre une décision salutaire, consistant à revoir ses tarifs à la baisse. Cette démarche pourrait être décalée dans la mesure où la plupart des sociétés d'assurance à travers le monde augmentent leurs primes de risque. Pourquoi cette décision à contre-courant ? Les motifs d'une telle baisse sont imputables aux implications de la notion d'intérêt général, explique Ahmed Hajoub. Il estime qu'aujourd'hui, soutenir les exportations, eu égard à la conjoncture du pays, est une nécessité impérieuse. Au niveau national, la période 2001-2007 marquée par une période de surliquidité a été balayée par la crise de 2008. Celle-ci a fortement impacté les économies européennes. Résultat des courses, les contrecoups de cette crise persistent toujours. Le Vieux continent connaît une croissance négative de - 0,4% en 2013, même si les prévisions tablent sur une croissance positive pour l'année 2014 (1%). Cette longue contraction de la croissance en Europe s'est indubitablement répercutée sur l'économie nationale (baisse de la demande adressée au Maroc). Partant, le pays s'est engagé, depuis lors, dans une stratégie de diversification des partenaires commerciaux afin de rendre l'économie nationale moins dépendante de celle de l'UE. A ce titre, du côté de la Smaex, on estime opportun la réorientation de la stratégie commerciale vers l'Afrique qui a connu une croissance soutenue ces dernières années. Ainsi, par le truchement de ce partenariat avec l'Asmex, l'assureur a voulu donner son appui pour la promotion des exportations marocaines vers la destination Afrique (assouplissement et baisse de la garantie). Concrètement, l'assurance crédit commercial, qui permet à l'exportateur de sélectionner des clients solvables et de se prémunir contre les défauts de paiements, a été conséquemment revue à la baisse au niveau de sa prime. Il en est de même pour l'assurance export publique couvrant les risques politiques, catastrophiques et de non transfert des devises. Dans l'optique de promouvoir l'assurance à l'export en attirant les entreprises, le management de la Smaex assure que dorénavant les délais de remboursement seront plus courts. Le recouvrement des créances impayées générant des coûts, sont aussi gratuits pour les clients de la société et même pour les non-clients. Ces mesures témoignent de la ferme volonté d'accompagner les entreprises marocaines exportatrices. Les autorités publiques ont emboîté le pas à la Smaex en contribuant à la chute des primes de risques politiques sur l'Afrique. Globalement, celles-ci ont baissé de 83% pour les acheteurs publics et de 66% pour les donneurs d'ordre privés. Une détermination qui a fini par payer Aujourd'hui, la couverture du risque politique se singularise par son tarif abordable. Il était entre 12 et 18 pour 1.000 contre 2 et 3 pour 1.000 aujourd'hui. Cette nouvelle grille tarifaire, pour le moins abordable et attractive pour les PME, est en partie le fruit d'une requête de l'Association marocaine des exportateurs ayant à sa tête Hassan Sentissi. A ce stade, il est important de noter que cette demande pouvait difficilement ne pas avoir un écho favorable auprès de l'assureur. Et pour cause, l'Asmex regroupe toutes les fédérations nationales, les associations et les exportateurs privés. Cela met en évidence son vaste maillage au niveau des entreprises exportatrices. Partant, cette convention peut augurer d'un partenariat gagnant-gagnant, du fait que l'assureur pourrait toucher un grand nombre d'entreprises par le truchement de l'Asmex. Et ce dernier, par le biais du levier stratégique que constitue l'assurance, eu égard à la prégnance des risques dans le domaine de l'export, peut améliorer sa capacité de promotion des entités exportatrices. Cela dit, la pertinence de cette coopération réside aussi dans la création d'une synergie visant à soutenir l'entreprise exportatrice nationale. L'intérêt d'un tel partenariat se trouve aussi dans sa dimension de sensibilisation et de formation puisqu'un bon nombre d'entreprises ne sont pas au fait des produits d'assurance à l'exportation.