Dans un contexte marqué par des importations massives de ronds à béton et de fils machine, Sonasid a pu afficher des indicateurs en nette amélioration malgré le léger retrait du chiffre d'affaires de 6%. Les analystes redeviennent optimistes et, pour les opérateurs du marché, il est temps de s'intéresser au titre qui a été plus que chahuté pendant presque deux ans. Décryptage. Au 30 juin 2013, le chiffre d'affaires consolidé du sidérurgiste a atteint 2.5 Mds de dirhams, en retrait de 5,94 % par rapport à la même période de l'année précédente. Cette contre-performance se justifie par une baisse des volumes à l'export (impact de -4 % sur le chiffre d'affaires) et par la pression sur les prix engendrée par la forte pénétration des produits importés. Cependant, la stratégie commerciale initiée en 2011 a permis à Sonasid de maintenir ses volumes sur le rond à béton grâce à la montée de «Sonasid Distribution» sur tout le territoire national. Selon un analyste de la place, «le sidérurgiste a fortement baissé ses prix afin de maintenir sa part de marché, ce qui n'était pas le cas l'année dernière. Sonasid préfère écouler plus de stock en s'alignant sur les prix des produits importés, ce qui semble porter ses fruits». Une meilleure gestion des coûts fixes Grâce à la réduction des coûts fixes et à l'amélioration de la performance «achats ferraille», le résultat d'exploitation est passé de 23,7 MDH à 115,3 MDH, soit une progression de 386%. En intégrant un résultat financier stable par rapport à l'année précédente, le résultat net part du groupe repasse en zone positive, affichant un montant de 44,7 MDH, contre un déficit de 10,8 MDH au 30 juin 2012. Durant ce semestre, le sidérurgiste national a affiché un EBITDA de 203 MDH, ce qui a permis de rembourser une partie des dettes. De ce fait, l'endettement net a été réduit à 22 MDH contre 225 millions de DH à la même période de l'année passée, ce qui représente à peine 2% des fonds propres. En ce qui concerne les marges, Sonasid parvient à redresser sa marge brute de 403 points de base à 7,92% et sa marge opérationnelle de 363 pbs à 4,50%, alors que la marge nette s'établit à 1,74%. Selon un analyste, «ces performances sont à prendre avec beaucoup de recul. Sonasid n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière, mais vu l'optimisation des coûts engendrée, une reprise du secteur BTP et donc des volumes aura un impact significatif sur ses marges, d'autant plus que les mesures de sauvegarde et la surtaxe des quantités supérieures aux quotas (550 DH/tonne) limiteront les importations et, de ce fait, permettront à Sonasid d'écouler son stock évalué à plus de 1 Md de dirhams». Au niveau du marché boursier, Sonasid a affiché une contre performance annuelle de 46,93 % au titre de l'année 2012, et une baisse de 44% au titre des six premiers mois de l'année en cours. Cependant, le titre a tout de même progressé de 25.42% au titre du troisième trimestre, ce qui atteste d'un début de reprise de confiance de la part des investisseurs qui reste à confirmer dans le temps. Notons par la même occasion que le titre traite à un PER de 62, ce qui signifie que le sidérurgiste traite à 62 fois son bénéfice par action. Selon un broker de la place, «le titre peut attiser l'intérêt des investisseurs institutionnels qui chercheraient peut-être à réduire leur coût moyen pondéré et ainsi entrer dans une phase d'accumulation qui, en général, précède une reprise à moyen et à long termes».