Malgré la mise en place dinstruments dédiés à la promotion des exportations, celles-ci narrivent pas à atteindre les objectifs escomptés. Aujourdhui encore, les pouvoirs publics sattèlent à mettre en place des mesures incitatives. Ces dites mesures seraient-elles dun grand intérêt face à linstauration de barrières non tarifaires ? Dans un contexte libéralisé, les exportations constituent aujourdhui un élément stratégique de la croissance économique. A cet égard, les pouvoirs publics ont retenu, parmi les priorités, le développement de la compétitivité des exportations. Le but étant de faciliter linsertion compétitive de léconomie marocaine dans léconomie mondiale. En guise de rappel, le Maroc sest engagé, depuis le programme dajustement structurel (PAS) en 1983, dans une politique de libéralisation économique et commerciale qui na cessé de se consolider à travers la mise en place progressive des instruments incitatifs dédiés à la promotion des exportations. Lélimination progressive des restrictions quantitatives à lexportation a pris corps dans le PAS et a été consacrée par la suite comme principe de base par la loi 13-89 qui nexcepte de la libéralisation quune liste limitée de produits soumis à des restrictions quantitatives à lexportation pour les besoins de protection de lenvironnement, la sécurité, la santé et la position financière du pays. Comme la souligné Mustaha Mechahouri, ministre du Commerce extérieur, diverses mesures incitatives ont été mises en place. Il sagit de celles relatives au renforcement et à lélargissement des avantages du code dencouragement aux exportations, linstitution davantages fiscaux particuliers dans le cadre des zones franches dexportation, labandon des pratiques monétaires restrictives par lassouplissement des régimes économiques en douane et la possibilité donnée aux exportateurs de disposer de comptes en DH convertibles En matière de financement, il est à noter que les entreprises exportatrices marocaines disposent de trois instruments essentiels spécifiques : le préfinancement des exportations, la mobilisation des créances nées à létranger et le factoring. En matière dassurance, la SMAEX offre trois types dassurance à lexportation : lassurance-crédit, lassurance-foire et celle liée à la prospection. De même, en guise damélioration de la compétitivité des PME exportatrices et de soutien à la promotion des opportunités dexportation, un projet dencouragement à la création des consortiums dexportation a été lancé il y a plus de 2 ans par le ministère du Commerce extérieur, en collaboration avec lONUDI et le gouvernement italien. Cest un projet qui a eu comme premier résultat la création de 9 consortiums dexportation qui concernent les secteurs agroalimentaire, textile et cuir. Constat un peu amer Toutefois, et en dépit des mesures mises en place, la situation des exportations marocaines laisse à désirer. Cette situation est dautant plus préoccupante que le taux de couverture des importations par les exportations ne cesse de seffriter et oscille aux alentours de 50 %. De lavis du ministre du Commerce, la problématique actuelle de lexport se synthétise autour de trois constatations : les réalisations qui sont en deçà des ambitions avec un taux de croissance faible évalué à 5 % durant la période 1995-2004; un faible taux moyen dexportation de 20 % ; des exportations marquées par une double concentration et une faible compétitivité en raison de la rigidité des structures ne permettant pas la modernisation des moyens de production; le renchérissement des principaux coûts de production et linadaptation du système à lexport eu égard aux exigences de lintensification de la concurrence internationale. Aujourdhui, lunanimité est de mise que la promotion des exportations exige une véritable déconcentration sectorielle. Ce à quoi létude émergence tente de répondre en identifiant les secteurs à fort potentiel de développement (off shoring, agroalimentaire, artisanat, automobile, pêche ). Par ailleurs, une réflexion a été lancée par lASMEX et le CMPE, en collaboration avec le ministère pour repenser la stratégie commerciale à lextérieur. Cette étude vise la redynamisation de la promotion commerciale à travers la mobilisation de nouveaux moyens pour laffectation dun budget additionnel de 400 MDH par an à la promotion commerciale dans 21 pays ciblés, le soutien aux associations professionnelles pour quelles simpliquent davantage dans lactivité de promotion économique et commerciale du Maroc à létranger. La question qui se pose aujourdhui est : si jamais cette politique donne les fruits escomptés, sera-t-elle dun grand intérêt face au protectionnisme instauré par les pays développés ?