La problématique de la PME continue de hanter les esprits. Aujourdhui se tiennent les troisièmes Assises avec pour thème « La PME marocaine dans lespace afro-méditerranéen». La PME ne pourrait désormais conquérir les marchés européens et américains si elle continue à trébucher dans celui afro-méditerranéen. Hammad Kassal, président de la FPME, nous explique les attentes de la PME dans un contexte de vive concurrence. Finances News Hebdo : Les 3èmes assises de la PME se tiennent aujourd'hui sous le thème : «PME marocaine dans l'espace afro-méditerranéen». Quelles sont les raisons sous-jacentes au choix du thème ? Hammad Kassal : Nous avons choisi ce thème pour plusieurs raisons. Dabord, la PME marocaine commence à perdre des positions aussi bien sur le marché intérieur que sur le marché international en raison des fortes importations des produits asiatiques et turcs et son incapacité à faire face aux concurrents directs. Une telle situation renforce son isolement et son existence même. Dun autre côté, l'espace afro-méditerranéen est l'espace naturel de la PME : si elle n'arrive pas à être compétitive dans cette zone, elle le sera encore moins aux États-Unis d'Amérique et ailleurs. Enfin, pour que la PME marocaine puisse conquérir ou reconquérir cet espace, il faut qu'elle tisse des alliances et construise des réseaux vers l'Est (Algérie, Tunisie, ...) , le Sud (Mauritanie, Sénégal, Mali,...) et avec les PME de la rive nord de la Méditerranée (Espagne, France, Italie ). F. N. H. : Plusieurs acteurs de la scène nationale soutiennent cette initiative. Quelle explication pouvez-vous donner à cela ? H. K. : Par son discours réaliste et son engagement à faire sortir la PME marocaine de son isolement et de son archaïsme, la FPME devient de plus en plus un interlocuteur crédible et sérieux. Nos partenaires nationaux, qui sont dans leur majorité de grandes entreprises citoyennes, ont compris que l'élargissement du marché intérieur et son renforcement passe par la valorisation des TPE et des PME, qui représentent plus de 97% du tissu économique national. Dans ce cas, ils ont décidé de nous faire confiance et de nous soutenir dans cette noble mission. F. N. H. : Les assises de la PME qui se sont tenues l'année dernière se sont certainement soldées par un certain nombre de recommandations. Peut-on savoir justement quelles sont les avancées réalisées depuis lors ? H. K. : La 2ème édition des assises nous a permis d'avancer sur au moins deux volets. Le premier volet concerne la problématique du surendettement de la PME qui nécessitait son traitement par la création d'un fonds de restructuration financière. Ce fonds a vu le jour le 17 octobre 2005. Actuellement, les PME vont se libérer du fardeau de la dette et se consacrer à ce qu'elles savent faire de mieux : produire de la richesse et créer des emplois. Le second axe a trait à la problématique liée à la sous- capitalisation : il fallait encourager les PME à capitaliser les bénéfices réalisés. Le gouvernement a accepté d'exonérer à hauteur de 10% de l'IS pour 2005 et 2006 toute augmentation du capital par incorporation du bénéfice. Par ailleurs, d'autres problématiques sont en cours de traitement et concernent les délais de paiement interentreprises, lencouragement à la recherche/développement, etc F. N. H. : Quelles sont vos principales attentes des assises qui se tiennent aujourd'hui ? Des objectifs chiffrés si possible H. K. : La 3ème édition des assises va mettre en valeur ce que la PME peut faire pour elle-même en matière de réseautage, recherche et développement et en matière de transparence et de bonne gouvernance. Nous allons demander au gouvernement de continuer à agir sur l'environnement et notre rôle est d'agir sur l'Homme PME, par la formation, l'accompagnement, etc