Le secteur de la distribution est un secteur phare de l'économie marocaine. Sa part dans le PIB atteint 12,8% et il participe à hauteur de 2,5% du volume des investissements étrangers. Il revêt aussi une dimension sociale importante. Cette branche d'activité emploie 1,2 million de personnes, soit 13% de la population active marocaine. La réforme des circuits de distribution et leur mode de fonctionnement sont des points importants sur lesquels les autorités concernées doivent se pencher avec attention pour moderniser le secteur, notamment au niveau des produits agricoles et alimentaires. Quand on compare les prix à la production avec ceux pratiqués à la consommation, on remarque un décalage anormal et injustifié. Parfois la tomate se négocie à moins de 1 dirham le kilo au départ, mais elle est proposée au détail à 5 dirhams. Même si on ajoute les frais de transport et les taxes acquittées aux marchés de gros, la différence reste importante. Il est clair que la multiplicité des intermédiaires et certaines pratiques faussent le jeu de l'offre et de la demande et perturbent le bon fonctionnement du marché. C'est une minorité qui profite des défaillances du circuit de distribution et c'est la majorité, composée en amont des exploitants, et en aval des consommateurs, qui en payent les frais. Les exploitants travaillent durement tout au long d'une saison et s'aquittent de charges qui ne cessent d'augmenter, alors que les marges sont quasi stagnantes. Un intermédiaire, le plus souvent, ne paye aucun impôt ou taxe à l'Etat et peut gagner en un laps de temps ce qu'un agriculteur a empoché durant toute une saison. Les risques de perte dans cette activité sont minimes, alors que pour les exploitants, le spectre de la sècheresse est omniprésent, sans compter les autres risques comme les inondations, les infections par les insecticides ou autres maladies végétales. Par ailleurs, les consommateurs marocains doivent à chaque fois supporter un prix final biaisé. Malgré les réformes initiées, les circuits de distribution ont besoin de plusieurs mesures pour les moderniser et les rendre plus compétitifs, surtout dans les agglomérations. Outre les intermédiaires, les lacunes sont également signalées au niveau de la valorisation des produits. Dans le monde rural, on déplore l'absence de chaîne de froid pour la conservation des produits, surtout d'origine animale. Les conditions d'hygiène sont moins respectées comparativement avec les villes. Les grandes surfaces qui se sont récemment développées dans les villes ont montré leur pertinence. Ces lieux présentent toutes les conditions nécessaires en matière d'hygiène et de sécurité alimentaire. Les prix pratiqués répondent normalement au jeu de l'offre et de la demande. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.