En 2012, les échanges entre les deux entités se sont chiffrés à plus de 26 Mds d'euros. L'ALECA, qui est en cours de finalisation, a pour objectif d'amplifier les échanges, et surtout d'établir une symétrie entre les deux partenaires. Les accords de libre-échange (ALE) entre l'UE et le Maroc sont entrés en vigueur et restent assez profonds, d'après Rupert, Joy ambassadeur de l'UE au Maroc. Globalement, les accords portent sur les produits liés à la pêche, à l'industrie et aussi à l'agriculture. Toutefois, les limites de ces ALE résident dans le fait que certains produits marocains peinent à accéder au marché européen. Ceci a probablement conduit les deux partenaires à mettre en place un nouvel accord (ALECA) qui se veut approfondi et surtout global, instaurant une meilleure symétrie dans les échanges commerciaux. L'ALECA, dont les consultations se tiendront le 27 juin 2013, a pour ambition d'être une référence en matière de partenariat économique concernant la zone euro-méditerranéenne. Cet accord aura pour objectif majeur d'intégrer totalement les services afin d'instaurer un droit d'établissement des deux côtés de la Méditerranée. L'objectif clairement affiché de l'UE est d'instaurer à terme une zone euro-méditerranéenne de libre-échange par le truchement d'instruments comme l'accord d'association, celui portant sur l'agriculture et ceux afférents aux règlements de différends. L'ALECA en ligne de mire La politique commerciale de l'UE concerne grosso modo les marchandises, les services et les IDE. En 2012, les exportations de l'UE vers le Maroc ont été estimées à plus de 16 Mds d'euros. A l'inverse, 55% des produits agricoles et textiles du Maroc ont été exportés vers l'UE à la même date. La valeur totale des exportations du Maroc vers l'UE est estimée à plus de 9 Mds d'euros. Plus édifiant encore, 80% des IDE du Maroc proviennent de l'UE, ce qui représente 14 Mds d'euros. Ces chiffres attestent très clairement l'importance de la relation commerciale des deux entités que l'ALECA a pour dessein d'amplifier. Toutefois, la mise en place de cet ambitieux accord, nécessite certains prérequis. Il s'agit d'accentuer le rapprochement législatif entre le Maroc et l'UE, d'assurer plus de symétrie concernant l'accord d'agriculture. Il convient aussi de faire remarquer que les deux parties doivent se mettre d'accord sur les critères d'indications géographiques. Et, enfin, il est plus que nécessaire de résorber les problématiques liées au domaine des services et au droit d'établissement. Il en est de même pour ce qui est de l'évaluation de la conformité et l'acceptation des produits industriels. Vu le nombre de points sur lesquels il faudrait trouver des terrains d'entente, il n'y a aucun doute que les négociations entre le Maroc et l'UE seront âpres. De plus, l'ALECA a pour objectif d'intégrer, aux négociations, des secteurs que le Maroc considère névralgiques. Il s'agit, entre autres, des services, des marchés publics, des aides publiques et de la législation douanière.