Polisario : Après les policiers, les enseignants sont privés de salaires    Sáhara: Marruecos expulsa a otros tres españoles de El Aaiún    L'Aïd El Fitr célébré lundi en Egypte, en Jordanie, au Sultanat Oman, en Syrie et en Irak    ONEE: Mise en service d'une nouvelle station de dessalement à Sidi Ifni    Rabat : Cérémonie en célébration de la Journée mondiale du théâtre    Le Maroc en alerte face à une possible invasion de criquets    Le Crédit Agricole du Maroc publie des résultats annuels solides    Le président de la commune d'Amlen : Aucune présence de criquets pèlerins confirmée dans la région    Sahara : les communistes français continuent leur croisade stérile contre le Maroc    Aïd el-Fitr : L'Arabie saoudite, le Qatar, la France et la Belgique annoncent leurs dates    Coupe du Trône: résultats et suite du programme des 16ès de finale    CAN U17: Nabil Baha confiant et conscient de l'enjeu    L'ONU ferme le bureau du HCR à Laâyoune... Un pas vers la fin de la MINURSO ?    Merzouga welcomes back flamingos, adding to its natural wonders    Diaspo #381 : Sanaa El Diri, un faro de esperanza para los pacientes con enfermedades raras    Subvention à l'importation des ovins : le ministère de l'agriculture et plus de 106 opérateurs impliqués dans une énorme dérive    Ramadan 2025 : Les Marocains préfèrent le pôle audiovisuel public    Investissements au Sahara : Londres donne feu vert aux entreprises britanniques    Al Hoceima : Mise en échec d'une tentative d'immigration illégale    Prévisions météorologiques pour le dimanche 30 mars 2025    L'emploi recule de 0,1% en février 2025 en Allemagne    L'Espagne intègre la Marche Verte dans ses programmes scolaires    Pieuse Tradition du 26 Ramadan au Cimetière Arrahma d'El Jadida - Ou quand les Vivants Honorent les Absents !    USA-Danemark : Vance appelle le Groenland à se détacher de Copenhague    Marine Le Pen dans l'attente d'un jugement qui peut faire basculer sa carrière politique    Villarreal : Ilias Akhomach s'exprime sur son retour prochain    23 arrestations dans un vaste coup de filet contre le narcotrafic en Andalousie, 452 kilogrammes de haschich saisis    Trois militants espagnols pro-polisario refoulés à l'aéroport de Laâyoune :    Iftar des diplomates : Trump réaffirme son engagement envers les accords d'Abraham    Évasion des cotisations sociales et liens avec Jood : Talbi Alami réagit    Aya Gold & Silver annonce une production de 1,65 million d'onces d'argent en 2024 et un volume de minerai traité en hausse de 27 %    Le groupe émirati e& soutient l'alliance stratégique entre Maroc Telecom et Inwi    Egypte : Le cas Achraf Dari divise au sein d'Al-Ahly    16es. Coupe du Trône: Wydad, MAT, OCK et TAS restent dans la course    16es. Coupe du Trône : Chabab Boujdour - Hassania programmé à Laâyoune    Huile d'olive : Les récentes pluies ont-elles sauvé la campagne oléicole ? [INTEGRAL]    Marché des changes (20-26 mars) : le dirham s'apprécie de 0,4% face au dollar    La division de l'Occident : un suicide collectif ?    Séisme en Birmanie : Plus de 1 000 morts, course contre la montre pour les secours    Etats-Unis : Trump insiste sur les Accords d'Abraham    Le Maroc reçoit ses premiers drones de combat "Akinci" dans une version spécialement développée pour son armée    Casablanca : après le Bloc Bouazza, quelles seront les prochaines démolitions ?    Les acteurs américains Matt Damon et Zendaya en tournage au Maroc    Mondial féminin 2035 : L'Espagne, le Portugal et le Maroc visent une candidature commune    Nuit du Destin à El Jadida : Une Symphonie de Traditions et de Foi    Deux Marocains remportent les première et troisième places du prix Katara pour la récitation du Saint Coran    Salim Lahsini : "Le patrimoine culturel sous-marin doit être une priorité égale à celle de la biodiversité marine"    Marseille : La musique marocaine rayonne à Babel Music XP 2025    









Insuffisance rénale chronique
Publié dans Finances news le 05 - 08 - 2020

◆ Amal Bourquia, professeur de néphrologie et néphrologie pédiatrique, experte en éthique, droit à la santé et communication médicale, écrivaine et Health consulting, présidente de l'association REINS (associationreins@gmail.com, www.reins.ma), dresse pour nos lecteurs un diagnostic sur la dangerosité de cette maladie, qui toucherait plus de 3 millions de Marocains, dont beaucoup arrivent chaque année au stade terminal

La maladie rénale chronique (MRC) est la 11ème cause de décès à l'échelon mondial et pose de nombreux problèmes de prise en charge pour les gouvernements en particulier dans les pays à revenus faibles ou moyens. La MRC est à la fois la cause et la conséquence d'autres maladies non transmissibles (MNT), qui nécessite d'être prise en compte de façon urgente par les leaders politiques.
Au Maroc, 75% des causes de décès sont liés aux MNT. Celles ci sont caractérisées par leurs lourdes conséquences économiques et sociales et par leur forte dépendance à des facteurs de risques comportementaux et environnementaux, liés au mode de vie. Il est possible de prévenir ou de diminuer ces risques dans le cadre d'une politique de prévention fondée sur l'éducation à la santé.
L'insuffisance rénale chronique (IRC) est aujourd'hui un vrai problème de santé publique du fait de l'augmentation de son incidence et de sa prévalence. Elle est surtout coûteuse quand il s'agit d'un malade en stade avancé.
La charge financière
Le nombre de malades en IRC terminale (IRCT) ne cesse d'augmenter et nous pensons atteindre 50.000 patients qui vont nécessiter une dialyse en 2030, c'est une charge énorme pour les couvertures sociales. Désormais, l'IRC au Maroc est devenue un véritable fléau qui ronge la santé des Marocains avec une avancée galopante. Le coût d'une séance d'hémodialyse est de 850 dirhams, il se situe dans la moyenne africaine qui va de 30 à 100 dollars US, plus bas que dans certains pays occidentaux comme la France et les Etats-Unis.
À raison de 3 séances par semaine, l'hémodialyse revient à 11.000 DH par mois et 130.000 DH par année, une des dépenses les plus importantes pour les organismes de prévoyance sociale. Elle représente un grand fardeau parfois insurmontable pour les personnes qui n'ont pas de couvertures médicales.
Le fardeau des Marocains
L'IRCT coûte cher aux Marocains qui doivent faire face à d'importantes difficultés financières en raison de leurs traitements de dialyse. Commencer la dialyse entraîne pour eux une diminution de leur revenu accompagnée d'une augmentation de certaines dépenses comme les frais de transport pour se rendre au lieu de traitement.
Les médicaments et les déboursés reliés aux traitements de dialyse représentent un fardeau significatif. La couverture et le soutien financier offerts aux personnes en dialyse varient avec de nombreuses inégalités. Nombreux sont les Marocains qui se plaignent d'une diminution de leur revenu de ménage après avoir commencé la dialyse.
Etat actuel des chiffres : alarmant
Sur un plan épidémiologique, on considère que la MRC toucherait plus de 3 millions de Marocains, dont beaucoup arrivent chaque année au stade terminal. L'absence d'un registre national de IRCT rend difficile l'estimation des variables, cependant selon les quelques données disponibles, l'incidence de l'IRC serait de 4.200 malades/ an dont 40% de diabétiques (Nombre de cas apparus pendant une année au sein d'une population) et sa prévalence de 3.400 malades/an (proportion de personnes malades à un moment donné).
La prévalence concerne les cas existants, tandis que l'incidence concerne les nouveaux cas. Le Maroc dispose de 380 centres de dialyse dont 230 (60%) dans le secteur libéral et 110 (40%) dans le secteur public comprenant 38 centres gérés par des associations. Le secteur libéral compte plus de 220 néphrologues sur un total de 460. Le nombre total des patients dialysés est d'environ 31.000, 22.500 (72%) dialysés dans le secteur libéral avec près de 3.000 (13%) patients ayant le RAMED pris en charge dans le cadre du partenariat public privé, et 9.000 (29%) dans le secteur public dont 4.500 patients dans les centres des associations. L'âge moyen de nos patients reste jeune, aux alentours de 50 ans, le diabète représentant la cause principale qui amène les malades à la dialyse.
La greffe, quant à elle, reste à un stade embryonnaire loin des aspirations et attentes de patients et du corps médical, avec moins de 600 greffes, la majorité à partir de donneurs vivants et 60 à partir de donneurs en état de mort cérébrale. Cette modalité représente à la fois la meilleure et la moins coûteuse des techniques de traitement de l'IRCT.
Réflexions
D'un point de vue économique, la question de la prise en charge de l'IRC révèle encore une fois les difficultés d'une exigence de préservation de la vie des patients face à une pathologie influant sur le pronostic vital, d'une part, et l'existence de contraintes économiques d'un traitement onéreux d'autre part. La mise en place de politiques …donnera des résultats cliniques optimaux tout en minimisant les coûts des soins de santé et le fardeau financier des patients.
Dans le cadre des cas de défense des droits des patients à l'échelle nationale, il est nécessaire de réduire les obstacles à l'accès aux soins et à mieux sensibiliser le public à l'impact financier de la MRC. Le Maroc est un pays à ressources limitées, le poids financier des thérapies de suppléance rénale imposera au système de santé la maîtrise du flux des patients IRCT incidents par un programme ambitieux de prévention de la MRC, qui doit devenir une priorité pour les pouvoirs publics.
Respecter les directives royales
Lors de l'ouverture de la dernière session d'automne du parlement, le Souverain avait insisté sur la nécessité de mettre en place de nouveaux mécanismes pour impliquer le secteur privé dans la promotion du social. Il est important pour nous de comprendre qu'une telle implication contribuera à l'amélioration des prestations présentées aux citoyens, soit dans le cadre de la responsabilité citoyenne de l'entreprise soit à travers le lancement des actions de partenariat public-privé dans ce domaine.
Le secteur public a besoin, sans attendre, d'une véritable révolution sur les plans de la simplification, de l'efficience et de la moralisation. De plus, Sa Majesté le Roi avait déjà attiré l'attention sur l'obligation de changer et de moderniser les méthodes de travail, en faisant preuve d'innovation dans la gestion publique.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.