L'Etat se tient prêt à renflouer le capital d'Air France et de Renault face à la crise du coronavirus, a indiqué mercredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. «Je vais être très bref, tout est possible, tout est envisageable, tout est prêt», a déclaré M. Le Maire à la sortie du conseil des ministres. Le groupe Air France-KLM aura «besoin rapidement d'un soutien financier», avait prévenu la directrice générale d'Air France, Anne Rigail, dans un entretien au Figaro. Le groupe aérien franco-néerlandais avait annoncé dès la mi-mars qu'il allait réduire son offre de 70% à 90% à cause de la crise sanitaire. «La reprise sera lente, voire très lente. Il faudra de longs mois pour nous en remettre. Nous serons durablement touchés, avec une interrogation sur le changement de comportement des voyageurs», mettait encore en garde Mme Rigail. A la mi-mars, le Premier ministre Edouard Philippe avait déclaré que l'Etat était prêt à «prendre ses responsabilités en tant qu'actionnaire». L'Etat français contrôle notamment 14,3% du capital d'Air France KLM (contre 14% pour l'Etat néerlandais), et 15% de celui de Renault. Le président de ce dernier, Jean-Dominique Senard, avait assuré pour sa part le mois passé qu'une renationalisation du groupe automobile n'était «pas à l'ordre du jour», estimant que «le jour où la conjoncture redevient plus favorable, dans l'industrie automobile, cela peut être extrêmement rapide et fort». Le groupe Renault a suspendu l'essentiel de sa production en Europe. Ses ventes en France au mois de mars se sont effondrées de 71,6%.