Le Maroc a consolidé ces dernières années sa position avant-gardiste dans le domaine des Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). Deuxième pays le plus connecté à Internet sur le continent, il est incontestable que le secteur des télécommunications est un secteur porteur par son dynamisme, comme l'atteste le nombre considérable d'internautes marocains qui est de 15 millions. Le point de presse organisé à Rabat le mercredi 21 mai 2013 a permis au Directeur général de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), Azdine El Mountassir Billah, de présenter le niveau de réalisation de la Note d'orientation générale (NOG). Lors de cette rencontre, il était aussi question de dresser un bilan assez exhaustif du secteur des télécommunications au Maroc, et surtout d'appréhender la trajectoire des NTIC qui est tracée par les principaux opérateurs nationaux. La Note d'orientation générale constitue depuis 2008 la feuille de route de l'ANRT. Ce plan d'action avait des objectifs clairement définis pour l'autorité des télécommunications. Dans ce cadre, l'ANRT a joué un rôle d'incitateur, ce qui lui a permis de contribuer à la baisse des prix des appels téléphoniques (mobiles, fixes). Ainsi, le coût des appels (mobiles) est passé de 1,27 DH HT en 2008 à 0,53 DH HT en 2013. L'ANRT a ainsi baissé les tarifs d'interconnexion tout en interdisant de pratiquer des tarifs élevés pour l'appel d'un opérateur à un autre. Le chiffre d'affaires du secteur des télécommunications est passé de 32 Mds de DH en 2008 à 40 Mds de DH aujourd'hui, malgré les effets de la crise. Le combat de l'Agence de régulation pour la démocratisation du mobile et de l'accès à Internet a aussi été un succès. Désormais, on compte dans le pays 42 millions d'abonnés (fixe et mobile) et 4 millions d'abonnés à Internet. Toutefois, des défis subsistent pour le secteur des télécommunications au Maroc, car les efforts doivent être doublés pour généraliser l'accès à Internet sur toute l'étendue du territoire. En outre, les 15 millions d'internautes marocains exigent de plus en plus un réseau de connexion plus rapide, car les contenus deviennent de plus en plus lourds (vidéos, Youtube, sites de téléchargement, etc.). Etant résolument déterminée à promouvoir des prix justes pour le consommateur marocain, l'ANRT a permis l'introduction d'un troisième opérateur sur le marché des télécommunications par le truchement d'une licence, et ce, dans l'optique de promouvoir la concurrence. L'ensemble des mesures prises par l'Agence dans le cadre de la NOG et l'effort des opérateurs ont permis de passer très rapidement de 34 à 42 millions d'abonnés (fixe et mobile) entre 2008 et 2013. Le plus spectaculaire est sans doute la baisse de 73% de la facture moyenne mensuelle d'Internet entre 2008 et 2013. Il faut aussi souligner qu'il existe actuellement une cannibalisation du fixe par le mobile. Les lignes de téléboutiques sont passées en un laps de temps de 120.000 à 70.000. Un bilan positif et des défis à relever Lors du point de presse, le patron de l'entité de régulation, a martelé que « tous les objectifs qui ont été assignés à l'autorité de régulation dans le cadre de la NOG, ont été atteints ». Cependant, il convient de faire observer que le chiffre d'affaires du secteur des télécommunications a connu un recul de 4%, ce qui découle de la baisse des prix et d'une légère décélération de la consommation. Le défi du secteur des télécommunications réside dans la prompte obsolescence des technologies utilisées et de la célérité des changements de pratiques des internautes, et même des utilisateurs de mobiles. Pour s'inscrire dans une dynamique prospective afin de préparer l'avenir, l'ANRT projette l'octroi de licences de la quatrième génération (4G). Or, si la 3G a permis d'accroître la mobilité tout en restant connecté, elle affiche ses limites aujourd'hui. Car les contenus sur le Web sont de plus en plus lourds, ce qui nécessite une nouvelle technologie plus appropriée avec un débit plus élevé (4G). Les opérateurs nationaux ne sont pas en reste pour s'inscrire dans cette dimension prospective, d'où la mise en place de projets pilotes (fibre optique, wifi pour des réseaux publics). Ils mobilisent aussi annuellement des investissements conséquents (5 Mds, de DH). Le directeur de l'ANRT a, par ailleurs, tenu à lever les craintes des populations vis à vis des antennes relais, car ces dernières peuvent avoir des effets néfastes sur la santé publique. A ce titre, le responsable de l'Agence estime que le Maroc utilise des normes internationales en vigueur pour garantir la santé des riverains. Le service universel consistant à faire bénéficier le maximun de localités de l'accès à Internet est aussi une réussite pour l'entité de régulation car 9.263 localités rurales bénéficient d'une connexion Internet. Le service universel a permis la mise en place de multiples programmes d'envergure dans le cadre de la politique publique «Maroc numéric». Pour renforcer ce service universel, l'ANRT a mis en place une mesure imposant aux opérateurs de verser 2% de leur chiffre d'affaires au Fonds de service universel. Azdine El Mountassir Billah reste persuadé que le secteur des télécommunications peut jouer un rôle de propulseur de développement, mais à condition que les opérateurs trouvent de nouveaux relais de croissance pour le secteur. En d'autres termes, il faut une offre axée sur des contenus de qualité dans des domaines comme l'enseignement, la banque, l'assurance ou la transmission de données. Le e-gouvernement devrait être un secteur porteur car les administrations sont en retard dans ce domaine. Plus de contenus et d'offres doivent aussi être adressés aux entreprises, car ces dernières peuvent devenir de grandes consommatrices de nouvelles technologies à l'avenir, même si actuellement le marché est majoritairement dominé par les particuliers (80%). Pour ce qui est de la concurrence dans le secteur des télécommunications, le Maroc reste un pays très bien classé au niveau mondial. En l'espace de quelques années, le Royaume a gagné une trentaine de places. Ceci témoigne sans doute des efforts remarquables déployés par l'ANRT pour ériger le secteur en un levier de croissance économique.