Au cours des deux dernières années, les appels à candidature du cluster solaire ont suscité l'intérêt de pas moins de 200 porteurs de projet et start up. Ce nombre était presque 5 fois moins important avant le lancement du Fonds Innov Invest, géré par la CCG.
Par : Momar Diao
C'est un fait indéniable. Les start-up et les porteurs de projet sont de plus en plus nombreux à s'intéresser à la Green Tech et aux énergies renouvelables. Beaucoup de startup évoluent dans ces domaines. Cet engouement ascensionnel est à relier à plusieurs facteurs que sont, entre autres, la volonté affirmée de l'Etat à promouvoir les énergies renouvelables dans le mix énergétique et l'amélioration de l'écosystème entrepreneurial (multiplication des incubateurs et des sources de financement). Le témoignage de Fatima Zahra El Khalifa, DG du cluster solaire, est édifiant. «Au cours des deux dernières années, les appels à candidature pour le recrutement des porteurs de projet et des start-up dans le cadre des différents programmes d'accompagnement et de financement ont suscité l'intérêt de près de 200 postulants. C'est dire l'engouement grandissant du tissu entrepreneurial pour la Green Tech», confie la DG. Un écosystème propice Le lancement du Fonds Innov Invest a changé fondamentalement l'écosystème entrepreneurial. L'initiative qui a permis le renforcement des structures d'accompagnement des start-up (incubateurs) ainsi que la labellisation de fonds d'investissement ont contribué à renforcer le stock des entreprises innovantes qui s'emploient à mettre en place des solutions au service du développement durable. Faudrait-il rappeler que grâce aux Programmes Innov Idea et Innov Start, les start-up peuvent prétendre avoir accès à des sources de financement plus importants, grâce aussi à l'implication dans la chaîne de valeur de fonds d'investissement pour ne citer qu'Azur Partner, SEAF Morocco, Maroc Numeric Fund. «Il est nécessaire d'intégrer le fait que les investisseurs sont aussi en quête de placements, avec un réel impact sur l'environnement. Ceuxci sont de plus en plus enclins à investir dans les technologies vertes portées par les entreprises innovantes», analyse notre interlocutrice. Cette dernière révèle qu'en matière de Green Tech, les domaines de la valorisation des déchets et du traitement des eaux usées, sont les plus fortement investis par les start-up marocaines. En effet, entre 30 et 50% des porteurs de projet accompagnés par le cluster solaire opèrent dans les secteurs précités. En revanche, les énergies renouvelables, du fait de leur caractère technologique très prononcé, attirent moins les start-up, même si l'on assiste à la mise sur pied de plus en plus de solutions relatives à la maintenance des centrales solaires, au dimensionnement de panneaux photovoltaïques et à l'efficacité énergétique. Les projets verts se démocratisent Même si la réalité montre que les start-up évoluant dans la Green Tech et les énergies renouvelables sont majoritairement implantées sur l'axe Rabat-Casablanca, il est encourageant de constater que de plus en plus de porteurs projets verts sont issus d'autres villes du Royaume (Agadir, Settat, Marrakech, Midelt, Benslimane, etc.). Par ailleurs, notons que l'opérationnalisation de la loi 13-09, qui donne la possibilité aux producteurs publics et privés de revendre l'énergie produite à un groupement de consommateurs, est de nature à dynamiser davantage le marché des énergies renouvelables. Ce qui sera bénéfique à l'écosystème des porteurs de projets verts.
Un programme dédié à l'innovation verte La Caisse centrale de garantie (CCG) et le cluster solaire ont procédé à la conclusion de conventions relatives au programme «Green Business Booster». Il s'agit d'une panoplie de services visant à accélérer la mise sur le marché de produits et de services innovants. L'initiative, soutenue par la Banque mondiale et la Société financière internationale (SFI) et d'autres bailleurs de fonds tels que l'ambassade de Norvège, vise aussi à mettre sur le marché des applicatifs en relation avec les énergies vertes. A cet objectif s'ajoute celui du développement de la compétitivité du tissu industriel local.