La rencontre de Lydec avec les médias cette année (les 10 et 11 mai, à El Jadida)était un rendez-vous approprié pour l'entité de décliner clairement ses stratégies à l'horizon 2020, sous le thème «Synergie 2020». C'était aussi l'occasion pour les médias d'assumer amplement leur mission de relais de l'opinion publique en interpellant les responsables de la filiale de la Lyonnaise des eaux sur les questions majeures qui constituent les préoccupations des habitants de la métropole économique. Il est sans conteste que Lydec, du haut de ses seize ans d'expérience au sein de Casablanca, s'est érigée comme un acteur de premier ordre dans le développement de la capitale économique. Avec ses 3.500 employés, la société de distribution d'eau et d'électricité semble résolument déterminée à satisfaire sa clientèle avec des demandes de plus en plus croissantes. En effet, il faut rappeler que Casablanca compte désormais plus de 5 millions d'habitants d'où la subsistance de plusieurs enjeux (démographique, financier, économique et social). Le études montrent que les surfaces urbaines de Casablanca vont doubler d'ici 2020. Ceci aura pour effet l'augmentation de la demande de réseaux d'eau, d'électricité et d'assainissement. Cette situation laisse présager un besoin d'investissement conséquent de la Lydec pour les années à venir (près de 25 Mds de DH à l'horizon 2030). Dans ce sillage, les responsables de la société prônent la révision du contrat de gestion déléguée, élaboré depuis 1997, afin de faire face aux défis de mobilisation des sources de financement dans le domaine des investissements pour les années à venir. A cela, s'ajoute la création de villes nouvelles (Bouskoura) et des pôles industriels (Nouacer) particulièrement énergétivores. Une ville comme Casablanca se développe à une vitesse fulgurante (400 hectares de surface urbanisée par année). Ceci met la société dans l'obligation d'accompagner tous ces développements urbains pour assurer l'accès des populations aux services de base. S'il est indéniable que la Lydec déploie des efforts pour satisfaire ses clients, ces derniers restent toujours dubitatifs quant à leur réelle consommation d'eau ou d'électricité. La qualité de l'eau de robinet les interpelle aussi de façon récurrente, car certains y trouvent un goût javellisant un peu prononcé parfois. Par conséquent, la société devient consciente que des efforts doivent être déployés dans l'optique de rassurer la clientèle sur ces deux points. Enfin, notons que l'augmentation du taux d'équipement (jusqu'à dix appareils électroménagers dans une maison) des foyers marocains influe sans commune mesure la croissance de la consommation d'énergie par foyer. Le Grand Casablanca représente près de 16% de la consommation énergétique au niveau national, d'où les fortes pressions exercées sur les ressources. Enfin, à l'horizon 2030, il sera nécessaire de mettre en place 2.000 km de réseaux d'eau potable car les besoins en eau de la ville vont augmenter de plus de 50%, ce qui reste considérable. De grands projets réalisés Le projet «Synergie 2020» est échafaudé dans l'optique de relever les immenses défis susmentionnés. Pour le patron de la société de distribution d'eau et d'électricité, Jean Pascal Darriet : «La grande ambition de la structure est de préparer l'avenir». Dans ce sens , il convient de citer la réalisation de la station d'épuration de Médiouna qui est un projet pilote en matière de traitement des eaux usées. Par ailleurs, la Lydec a mis en place des comités de suivi et d'orientation pour satisfaire les demandes de la clientèle (31 projets mis en place). Le système antipollution (SAP) en cours de finalisation se veut proactif dans le domaine de la protection des ressources et surtout de l'environnement, car il consiste à traiter les eaux usées avant leur rejet dans l'océan pour préserver le littoral du Grand Casablanca. Pour répondre aux demandes de ses 971.000 clients, le Centre d'appels de la Lydec reçoit près de 50.000 appels par mois. Et ce service fonctionne 24/24, ce qui témoigne d'une certaine manière de la capacité d'écoute de la société, soulignent certains responsables de la structure. En outre, plusieurs modes de paiements sont désormais disponibles (mobiles, cartes bancaires, paiements à domicile, etc). Notons aussi que les dix engagements de la Lydec envers sa clientèle sont synonymes d'un contrat mesurable et respecté à 96%, selon la société. Ce qui montre d'une certaine façon que la relation de la Lydec avec ses clients est basée sur un rapport contractuel impliquant des droits et des devoirs pour les deux parties. Par ailleurs, notons que grâce à ses conseils auprès des industries locales, la société de distribution tente de contribuer à la réduction de leur consommation d'énergie. Et ce, dans l'optique de baisser les coûts de production des industries nationales qui ont augmenté au regard du dernier rapport du HCP. Pour faire face à des investissements de plus en plus conséquents, la Lydec reste résolument déterminée à préserver une santé financière lui permettant de recourir à l'emprunt obligataire sur le marché financier. Ainsi, elle a pu contracter un emprunt de 1,2 Md de DH en 2012. Enfin, la société de distribution est un acteur en première ligne concernant la mise en œuvre du programme de l'INDH, lancé en 2005 pour l'accès de certains quartiers défavorisés (500.000 habitants) de Casablanca, aux services de raccordements en eau, électricité et en assainissement. Ce qui constitue un défi majeur, si l'on sait qu'une ville comme Casablanca concentre près de 50% de l'habitat insalubre au niveau national.