L'extension du périmètre d'activité de l'entreprise sera à l'ordre du jour dans les discussions pour la révision du contrat. λ Jean-Pascal Darriet, DG de Lydec, estime que tout le monde au sein du périmètre où opère l'entreprise doit être traité de la même façon et sans exclusivité. Finances News Hebdo : Vous avez été nommé depuis un aux commandes de Lydec. Avez-vous dans ce cadre une mission particulière à accomplir? Jean-Pascal Darriet : Mon objectif est de mobiliser l'entreprise. Lydec doit répondre aux besoins de ses clients dans le cadre d'un contrat qui nous unit à une grande collectivité. Ma mission consiste, d'abord, à ce que tout cela fonctionne de la façon la plus dynamique possible. Derrière, il y a des consommateurs qui doivent être satisfaits de nos services. Puis, il nous appartient - cela fait partie de notre métier - à travers des objectifs qui nous sont fixés, de préparer l'avenir. Cela veut dire, répondre aux besoins d'une collectivité qui, dans les quinze années qui viennent, doublera de surface. Cela suppose de préparer les réseaux, les capacités d'alimentation en eau, les capacités de collectes de l'assainissement, d'alimentation électrique qui permettront d'assurer le service pour tous ces nouveaux habitants et les nouvelles activités qui se déploieraient à l'horizon 2030. F. N. H. : Lydec négociera-t-elle l'élargissement de son champ d'activité dans la région de Casablanca ? J. P. D. : C'est un sujet qui fera partie des échanges lors de la révision de notre contrat. Il concerne l'harmonisation des périmètres. Il a fait l'objet d'un certain nombre de discussions avec l'autorité de tutelle. C'est un sujet long dans la durée, car il suppose l'inventaire de l'ensemble du patrimoine considéré et la valorisation correspondante. Il sera intégré dans les négociations avec la collectivité dans le cadre du plan quinquennal à venir. F. N. H. : Qu'en-t-il de votre projet d'entreprise «Synergie 2020» ? J. P. D. : Les 3.500 collaborateurs de Lydec ont des enjeux extrêmement importants. Ce sont également des engagements lourds pour le Grand Casablanca. Notre métier consiste à réunir les conditions pour assurer un développement harmonieux de la croissance rapide et fulgurante de la métropole. Celle-ci a besoin d'un opérateur qui soit constamment mobilisé. Il y a 20.000 ha qui seront urbanisés en quinze ans. C'est presque la même chose que ce qui a été fait en un siècle. Lydec s'est engagée dans un vaste programme d'investissement, surtout au niveau de l'assainissement. Nos engagements sont une réponse aux attentes formulées par nos clients. Notre relation de confiance, nous la souhaitons partenariale avec la collectivité. Les enjeux à Casablanca doivent mobiliser tout le monde, notamment les acteurs locaux. Le projet «Synergie 2020» est un enjeu qui a du sens non seulement dans ses premiers objectifs, mais il est légitimé par le fait qu'il est construit à travers l'écoute en interne comme en externe. Ce projet s'appuie sur trois points forts. D'abord, une volonté de plus de proximité et de réactivité de l'ensemble de nos clients. Le deuxième point est que Lydec n'est pas une entreprise dédiée à quelques quartiers mais elle est au service de l'ensemble des habitants du Grand Casablanca. Tout le monde au sein du périmètre où opère notre entreprise doit être traité de la même façon et sans exclusivité. Jamais depuis 1997, le professionnalisme n'a été mis en défaut. Nous avons toujours eu cette capacité d'apporter de l'innovation et un service de qualité. A travers «Synergie 2020», nous voulons capitaliser sur les réalisations. Le troisième point concerne le professionnalisme. Il s'agit de porter au plus haut niveau les prestations de l'entreprise. Il est question d'être en phase avec les attentes des clients. F. N. H. : La Step de Médiouna est un projet innovant. D'autres sites de même genre seront-ils déployés à Casablanca ? J. P. D. : La station de Médiouna est un ouvrage déjà opérationnel. Il est dimensionné pour une population de 40.000 habitants alors que Casablanca regroupe près de 5 millions d'habitants. Le site a une vocation de test, il a besoin d'être confirmé. Sur le plan opérationnel, notre groupe a la capacité de démontrer le caractère efficace du projet, mais aussi de voir dans quelle mesure il y a une possibilité d'utilisation concrète de l'eau usée à usage agricole. Le Maroc est un pays de stress hydrique significatif où l'eau a besoin d'être préservée, surtout que les besoins vont sensiblement augmenter avec la croissance démographique et économique. La réutilisation des eaux usées est une option pour économiser l'eau et assurer la bonne gestion des ressources hydriques pour l'arrosage ou des process industriels. C'est cette option que nous préparons à Médiouna. Nous serons prêts le moment venu à déployer ce type de technologie pour des usages plus vastes à l'échelle de 5 millions d'habitants. F. N. H. : La moyenne d'âge du personnel de Lydec est en quelque sorte «vieillissante». Y a-t-il un programme pour rajeunir l'effectif ? J. P. D. : Nous ne savons pas rajeunir les hommes, mais nous savons améliorer les compétences par la formation et par le tutorat. Par la suite, il faut profiter de la pyramide des âges qui nous ramènera à des départs à la retraite et par le recrutement de jeunes talents marocains, les plus brillants possibles, que nous formerons aussi. Ce qui permettra à la fois de diminuer l'âge moyen des employés à Lydec et de donner une nouvelle dynamique à l'entreprise. F. N. H. : Quel jugement portez-vous sur la valeur de l'action Lydec? Reflète-t-elle réellement les capacités de croissance de l'entreprise ? J. P. D. : Lydec a une partie de son capital en flottant à la Bourse de Casablanca. C'est une valeur de fonds de portefeuille. Nous travaillons sur un secteur qui a une grande visibilité. Les besoins d'eau, d'électricité, d'assainissement ne peuvent que croître, vu l'essor économique et démographique. Quand nous regardons le cours de l'action, je crois qu'il y a une marge de progrès significative. J'espère que tout le travail fait par notre équipe en matière d'engagement et d'investissement sur l'amélioration de la confiance avec les clients permettra d'avoir un meilleur regard sur Lydec.