La banque a réalisé un produit net bancaire de 2,66 Mds de dirhams en hausse de 8% par rapport à 2011. L'épargne collectée s'est améliorée durant l'exercice, ce qui a permis une meilleure distribution de crédits. Par ailleurs, le taux de créances en souffrance reste élevé par rapport à la moyenne du secteur bancaire, mais enregistre tout de même sa quatrième année de baisse consécutive. L'établissement se modernise, tout en gardant sa mission d'utilité publique au cœur de sa stratégie. L'année agricole 2011-2012 était difficile. Le contexte économique était tendu, le secteur bancaire souffrait et continue de souffrir d'un rehaussement du coût des ressources à cause de sa sous liquidité chronique. Ce climat n'a pas empêché le Crédit agricole du Maroc (CAM), d'atteindre un encours de 58 Mds de dirhams de ressources financières, en hausse de 7% par rapport à 2012. Cette amélioration des ressources est due aussi bien à la bonne collecte des ressources à vue (hausse de 6% à 26 Mds de dirhams) qu'au bon comportement des comptes d'épargne (+10% à 7,2 Mds de dirhams). L'exploitation entachée par les créances en souffrance Le PNB a atteint 2,66 Mds de dirhams, en progression de 8% par rapport à 2011. Selon le management : «L'évolution du PNB s'explique par la bonne tenue des marges réalisées». En effet, la marge d'intérêt s'est appréciée de 8% durant l'exercice. Par ailleurs, le résultat brut d'exploitation a enregistré une hausse similaire à celle du PNB, en passant à 1,3 Md de dirhams. Toutefois, il faut signaler que le taux de créances en souffrance a atteint 8% en 2012. Il est certes en constante baisse depuis 2007 où il était de 23,4%, mais représente toujours le double de la moyenne du secteur qui se situe sous 5%. C'est peut-être le seul point noir dans le bilan de CAM. Une banque d'utilité publique Le résultat économique de CAM en 2012 est de 521 MDH, en progression de 26% par rapport à 2011. Cependant, l'opération de réhabilitation financière des petits agriculteurs, et qui concerne quelque 80.000 clients (www.financenews.press.ma), prévoit un abandon de créance global de 765 MDH, réparti sur plusieurs années et supporté à 50% par l'Etat et 50% par le CAM. Au titre de l'exercice 2012, un abandon de 400 MDH a été constaté comptablement et a été pris en charge par la banque à hauteur de sa quote-part, soit 200 MDH. Ainsi, le résultat net social a été ramené à 321 MDH. Au final, sa mission d'utilité publique a coûté à la banque 200 MDH de charges sèches au titre de cet exercice.