Un PNB consolidé en hausse de 11,2%. Une stratégie commerciale très agressive ponctuée par une croissance des dépôts à vue de 10,3% et des ressources à terme de 6,5%. Bonnes performances du CIH au titre du premier semestre 2012. C'est ce que révèlent les chiffres rendus publics, lundi dernier, par Ahmed Rahhou, président de la banque, lors de la conférence de présentation des résultats. En effet, concernant l'activité de collecte de l'épargne, la banque tire largement son épingle du jeu. Les dépôts à vue sont en hausse de 10,3% par rapport au S1 2011 et atteignent 13,4 Mds de dirhams, dopées, entre autres, par le bon comportement des comptes courants (+15,7%), comptes d'épargne (+13,3) et comptes chèques (+9,1%). Pour leur part, les ressources à terme, qui représentent l'épargne rémunérée par la banque, représentent 41% de la collecte totale du CIH. Ce ratio se situe au-dessus de la moyenne du marché qui tourne autour de 35%, indiquant un coût de financement légèrement plus cher pour le CIH sur cette partie des ressources. Parallèlement, les crédits distribués par la banque sont en hausse de 8,7% par rapport au S1 2011. Ils s'élèvent à 25 Mds de dirhams. L'immobilier représente 88% de cet encours, et ce malgré une hausse de 32,5% des autres crédits hors immobilier. A ce propos, Ahmed Rahhou n'a pas manqué de préciser que «nous sommes confiants quant à notre exposition dans le secteur immobilier qui reste très diversifiée». Par ailleurs, note Rahhou, «le CIH ne s'engage sur certains projets que s'ils sont pré-commercialisés et est très peu présent sur l'immobilier de luxe et le balnéaire. Nous sommes parmi les rares banques de la place à encore financer les acquisitions qui passent par les garanties Fogarim et nos agents sont actifs lorsqu'il s'agit du recouvrement de nos créances». Sur ce registre d'ailleurs, Rahhou a précisé qu'«en matière de recouvrement, il n'existe pas plusieurs manières de procéder. Les agents doivent être actifs et aller sur le terrain. Nous privilégions les solutions de restructuration et de négociation. Nous n'allons au tribunal qu'en ultime recours». Cette stratégie donne visiblement ses fruits, puisque le coût du risque de la banque (hors consolidation) est en baisse de 67% par rapport au premier semestre 2011 pour s'établir à 14,5 MDH contre 45,16 MDH à la même période de 2011. «Toutefois, lors de la consolidation, des provisions sur créances des filiales et sur le portefeuille immobilier de la banque sont venus détériorer notre coût du risque», explique Lotfi Sekkat, Directeur général délégué de la banque. Ainsi, le coût du risque consolidé ressort en hausse de 23,3% par rapport au premier semestre 2011 pour s'établir à 71 MDH. Une hausse toutefois modérée comparée à certaines banques concurrentes qui ont publié leurs résultats jusqu'à présent (www.financenews.press.ma). Comptes sociaux Durant le premier semestre 2012, le PNB de la banque s'est apprécié de 5,4% comparativement à la même période de 2011 pour s'établir à 706MDH contre 669MDH en S1 2011. Le résultat brut d'exploitation s'améliore quant à lui de 12,9% pour s'établir à 317MDH contre 281MDH au premier semestre de 2011. Dans ce sillage et grâce à la maîtrise du risque, le résultat d'exploitation effectue un bond de 28,3% et atteint 303 MDH contre 236 MDH au 30/06/2011. Le résultat net s'apprécie de 9% pour atteindre 198 MDH au terme du premier semestre contre 182MDH au premier semestre 2011. Résultats consolidés C'est le périmètre de consolidation (intégration globale des filiales Sofac et Sofassur) qui a quelque peu affecté les excellents comptes sociaux du CIH au terme du premier semestre 2012. Le RNPG de la banque s'établit à 184 MDH au terme du premier semestre contre 167 MDH durant la même période de 2011, soit une hausse de 10,1%. Le produit net bancaire s'établit à 760 MDH, en hausse de 11,2%, avec une marge d'intérêts en hausse de 14,7% impactée, entre autres, par les retraitements et la consolidation d'un montant total de 52 MDH. Ainsi, la marge d'intérêt se situe à 665 MDH à fin juin 2012 contre 580 MDH à fin juin 2011. L'activité de marché continue de peser très peu dans le revenu de la banque et ne dépasse pas 7 MDH selon le management. Le coefficient d'exploitation se détériore légèrement de 3,6pts à 59,7%, pour un résultat d'exploitation consolidé qui baisse de 3,1% à 235 MDH principalement à cause de la hausse du coût du risque. Perspectives Le management souhaite développer encore plus son activité dans les crédits immobiliers, dont l'encours est égal à celui des plus grandes banques de la place. Le deuxième levier de croissance recherché par la banque est la consolidation des synergies avec Sofac pour profiter d'un meilleur circuit de distribution de ses produits. Produits que la banque cherche à diversifier pour couvrir une gamme plus large de clients.