Les hommes des médias vont devoir patienter encore un peu. Précisément deux mois avant de voir enfin prêt le projet du code de la presse. C'est la promesse faite par le ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. L'une des mesures les plus importantes de ce nouveau code est sans aucun doute la suppression des peines privatives de liberté. C'était l'une des exigences prioritaires des acteurs de la réforme. L'embastillement quasi systématique de plusieurs journalistes traduits en justice, dénoncé tant au niveau local qu'à l'étranger, est foncièrement en contradiction avec l'image prônée par le Maroc: Un Royaume tourné vers la modernité, consolidant l'Etat de droit et respectueux des principes démocratiques. Il était donc temps de rectifier le tir. En cela, l'on s'attend surtout à ce que ce nouveau code consacre davantage les principes de la liberté de la presse, mesure édifiante du degré de démocratisation d'un pays. A ce propos d'ailleurs, l'ancien président français, François Mitterrand, livrait une réflexion intéressante :«La liberté de la presse présente des inconvénients. Mais moins que l'absence de liberté». Aujourd'hui, avec les importantes réformes constitutionnelles initiées par le Souverain, le Royaume a plus que jamais besoin d'être accompagné par une sphère médiatique qui favorise l'expression plurielle des courants d'opinion et qui n'est pas assujettie aux miasmes du journalisme de circonstance. Cela, bien évidemment, suppose une presse qui, au quotidien, porte l'éthique et la déontologie en bandoulière, tout en se gardant de s'autoriser des dérives. Incontestablement, le nouveau code de la presse, de par son contenu, devrait marquer un tournant majeur dans l'exercice de la profession. C'est ce que la communauté du monde des médias espère en tout cas.