Les bonnes intentions et la bonne foi des opérateurs économiques et des pouvoirs publics finissent toujours par se rencontrer pour caresser l'ambition conjointe d'un «consensus avancé» dans la démocratisation du paysage médiatique national et la quête de plus de progrès et d'acquis sur les lois et les instances veillent sur la déontologie et le professionnalisme objectif de la presse marocaine, tous secteurs confondus. En recevant, le mercredi 26 décembre courant, les membres du Bureau dirigeant de la FMM (Fédération marocaine des médias) conduite par son président Kamal Lahlou, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a eu le mérite de consacrer, de façon magistrale, le pluralisme démocratique de la presse nationale, tous secteurs confondus et d'en encourager le dialogue constructif et responsable sur tous les aspects intéressant la mise à niveau et la compétitivité des médias marocains tant sur la scène nationale qu'à l'international. N'oublions pas que certains médias ont contribué, par des prouesses locales, à faire rayonner la voix du Maroc dans les sphères mondiales, à l'instar de l'exploit réussi, et à inscrire dans le Guiness Book des records, par la station régionale de Casa FM en animant la plus longue émission non stop sur les ondes radiophoniques. Tout comme il est bon de rappeler les partenariats innovants entre des groupes médias marocains et des stations télévisées et radiophoniques parmi les plus prestigieuses dans le monde, à l'instar du champion britannique BBC. Pluralité, ouverture et démocratie Rappelons la genèse naissante d'une FMM qui a longtemps mûri le projet, pendant plus d'une année de réunions, de concertations et d'échanges, de création d'une instance qui est venue combler un vide en regroupant des opérateurs, jusqu'ici disparates, exerçant dans les domaines de la presse écrite, de la presse électronique, médias audiovisuels, webmaster et affichage urbain. Une première de taille qui vient compléter l'échiquier des organisations professionnelles et syndicales traditionnellement confinées jusqu'ici dans la presse écrite exclusivement (FMEJ,SNPM). Après l'élection libre et démocratique des membres du Bureau directeur de la nouvelle instance fédérale, l'étape suivante s'est concrétisée par l'adhésion de la FMM à la CGEM dont elle constitue la 28ème corporation sectorielle, un créneau que faisait toujours défaut, jusqu'à ce jour, aux effectifs de la confédération patronale pilotée par Moulay Hafid Alami. La légitimité professionnelle et sectorielle entérinée par les instances représentatives du Royaume au plan économique, vient d'être complétée par la reconnaissance des pouvoirs gouvernementaux entrant dans un processus de consultations et de dialogue responsable et constructif avec la nouvelle instance, qui regroupe les publications arabophones et francophones aux plus forts tirages, le leader national en portail électronique, Menara, ainsi que des opérateurs dynamiques et influents dans les secteurs de la radiophonie et de la publicité. Au total, la Fédération regroupe 25 entreprises parmi les plus entreprenantes dans les secteurs qu'elle représente, et ce n'est qu'un début en attendant que se concrétisent de nouvelles aspirations émises par d'autres opérateurs, sans oublier nos collègues de la presse régionale. En effet, il fallait réparer un tort envers ces derniers qui ont longtemps été contraints de faire cavaliers seuls par manque d'appui et de solidarité professionnelle entre les publications nationales et leurs consoeurs régionales et locales. C'est pour s'enquérir de ces bonnes intentions et encourager la libéralisation plurielle du monde des médias marocains que Khalid Naciri a tenu à expliquer à ses hôtes du jour «la volonté du gouvernement d'Abbas El Fassi et de son département d'œuvrer avec toutes les représentations légitimes, légales et représentatives du secteur de l'information, dans le respect de leur pluralité, de l'ouverture libérale et de la démocratie à conforter dans la garantie des libertés d'opinion et l'élargissement des libertés d'expression». Un code de la presse ouvertement perfectible Le porte-parole du gouvernement, en démocrate de la première heure et juriste talentueux, a remis les pendules à l'heure pour faire cesser une polémique stérile sur la représentativité sectorielle en ayant ces mots justes et si pertinents : «il n'est pas question de priver les uns pour habiller les autres». En avalisant la pleine légitimité d'une Fédération envers laquelle le ministre PPSiste voit «l'une des expressions de la pluralité médiatique nationale en mesure d'assumer, avec responsabilité, intégrité et dynamisme, sa mission dans le champ pluriel national aux côtés de tous ceux qui sont animés des mêmes principes et engagés au service du développement et de la modernisation de ce secteur stratégique». Le président de la FMM, Kamal Lahlou n'a pas manqué de rendre hommage à l'œuvre pionnière du prédécesseur, Nabil Benabdellah, homme de dialogue et d'ouverture et fin politicien progressiste qui aura laissé des empreintes vivaces dans l'histoire de la réforme du monde de l'information au Maroc, notamment en initiant à la libéralisation de la communication audiovisuelle et l'institution de la HACA, l'adoption des conventions collectives pour les journalistes, l'avènement du premier contrat-programme entre le gouvernement et les éditeurs de presse ainsi que la révision du code de la presse. Ce dernier point a retenu toute l'attention de son digne successeur Khalid Naciri qui, non seulement est disposé à reprendre à son compte la mouture quasi-définitive du projet de code de la presse, mais aussi et surtout, il s'est engagé à aller plus loin en appelant à un «consensus avancé» entre tous les partenaires impliqués, Gouvernement, SNPM, FMEF et FMM. Cette dernière a été invitée à faire part de ses remarques et suggestions sur le texte en chantier dont il faudra en préserver les acquis marquant une démarcation significative par rapport au code actuellement en vigueur. Khalid Naciri a ouvert les «vannes» du dialogue et de la participation enrichissante et constructive en émettant son souhait de voir, à l'arrivée, un nouveau code de la presse «plus ouvert, plus souple et plus progressiste», notamment en réduisant, par «consensus général» les peines privatives de liberté autant que cela sera possible pour en définir, en fin de compte, un «socle intouchable» délimité à l'unanimité de tous les partenaires concernés, pouvoirs publics, professionnels du secteur et syndicats des journalistes. Le mieux est à venir !