L'Australie dispose d'une riche expérience en matière de construction durable et d'efficacité énergétique. Le bâtiment accapare 36% de la consommation énergétique totale du Maroc, contre 29% pour le secteur résidentiel. Le bâtiment connaît une croissance considérable au Maroc. En témoigne le développement des projets de villes nouvelles et de pôles urbains, avec une production d'environ 170.000 unités de logements par an. La dynamique du secteur de la construction constitue une opportunité à saisir pour introduire des solutions techniques respectueuses de l'environnement et efficientes énergétiquement. L'efficacité énergétique peut toucher tous les types de bâtiments. Il s'agit d'intégrer l'ensemble des dispositifs d'efficacité énergétique tels que l'orientation, l'isolation, l'utilisation des chauffe-eau solaires et de sensibiliser les citoyens à une consommation responsable de l'énergie. Dans cette perspéctive, le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, en concertation avec les Agences urbaines et les architectes, se penche sur de nouvelles normes de construction permettant l'utilisation à outrance de matériaux économes d'énergie. Les cimenteries ont procédé également à l'utilisation des pneus usagés. Une option qui permet de réduire l'utilisation d'énergie et a des impacts sur l'environnement. Dans cette nouvelle démarche, le Maroc peut profiter de l'expérience de certains pays, comme l'Australie, qui ont fait des avancées remarquables en la matière. A cet égard, un séminaire sur «Le bâtiment vert et l'efficacité énergétique dans le bâtiment, expérience et savoir-faire australiens» a été organisé dernièrement à Rabat. L'événement, organisé conjointement par le ministère de l'Habitat et la Commission australienne de commerce, a été l'occasion de prendre connaissance de l'expertise australienne en matière d'éco-construction. «Construire durable, ce n'est pas seulement ériger un bâtiment énergétiquement performant. C'est concevoir un bâtiment dans une démarche globale de respect de l'environnement, et une conception architecturale pensée de manière à réduire les consommations d'énergie du bâtiment et répondant aux besoins des habitants», a indiqué Nabil Benabdellah, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Politique de la ville. «L'évènement d'aujourd'hui se veut une opportunité propice pour l'échange d'expériences et le partage de connaissances sur la thématique de l'efficacité énergétique et de la durabilité dans le secteur de la construction, avec nos amis australiens, leaders en matière d'innovation dans le bâtiment vert et pionniers en matière de certification, labellisation et formation professionnelle. C'est aussi une occasion pour lancer un partenariat stratégique entre le Maroc et l'Australie, pays ayant des conditions climatiques similaires, et que nous souhaitons concrétiser ensemble à travers des projets opérationnels», a souligné Benabdellah. Le séminaire a vu la participation de plusieurs experts australiens spécialisés dans le domaine du bâtiment, qui représentent le Conseil australien de la construction verte, l'Institut australien de la recherche scientifique et industrielle, et des entreprises australiennes pionnières dans les secteurs d'architecture et de la construction vertes, ainsi que de l'efficacité énergétique. La délégation est présidée par l'ambassadeur d'Australie qui a mis en exergue «les relations commerciales développées entre le Maroc et l'Australie». «L'essor de l'économie marocaine devra offrir davantage d'opportunités pour le développement des relations entre le Maroc et l'Australie, particulièrement dans le domaine du bâtiment. Ce secteur peut contribuer à réduire les émissions de gaz et la consommation de l'énergie au Maroc. C'est un pays attrayant pour les affaires et il existe des perspectives importantes pour le développement du partenariat maroco-australien», a-t-il dit. En effet, des entreprises australiennes sont présentes au Maroc dans plusieurs secteurs, notamment agricole, énergétique, minier et des services. Rappelons que la problématique de la consommation de l'énergie dans le bâtiment se pose avec acuité au niveau mondial. Elle représente 35% de la consommation d'énergie finale, génère environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre et présente un potentiel d'économie d'énergie estimé à 40%, moyennant des mesures économiquement rentables.