Naima Abattouy, chercheuse post-doctorante et docteur en biologie, vient de remporter une bourse internationale de L'Oréal-Unesco, programme qui fête ses 15 ans. La bourse financera un programme mené à Berrechid, El Brouj et Bouskoura. λ En 15 ans, L'Oréal-UNESCO pour les Femmes et la Science a récompensé 77 lauréates, dont 2 ont par la suite remporté un Prix Nobel. Il a en outre accompagné 1.652 boursières. Finances News Hebdo : Comment avez-vous reçu la nouvelle de figurer parmi les 15 chercheuses qui reçoivent en 2013 la bourse internationale de L'Oréal-Unesco ? Naima Abattouy: Avec une immense joie et un sentiment de fierté. Je voudrais signaler que quand j'ai présenté ma candidature à la commission de l'UNESCO, j'ai commis une erreur au niveau de mon adresse mail, le moyen par lequel je devais être contactée, si j'étais sélectionnée pour confirmer que j'acceptais la bourse. Jusqu'à fin septembre, ne voyant aucun mail arriver, je me suis dit que probablement ma candidature n'a pas été retenue. Heureusement que sur le document que j'avais envoyé, j'avais noté mon numéro de téléphone ! Quand j'ai reçu le coup de fil, j'ai été très surprise car je ne m'y attendais pas. Non pas par manque de confiance, mais parce que c'est un concours international prestigieux ! F. N. H. : Depuis mars dernier, quelles sont les étapes franchies sur cette expérience qui durera deux ans ? N. A. : Une partie de cette recherche sera menée à la Faculté de pharmacie de Grenade, notamment la recherche et l'expérimentation, et une autre partie à la Faculté de médecine d'Aïn Chock à Casablanca. Et là, il sera question d'application du programme, notamment la prise de contact avec les différents organismes et centres hospitaliers au Maroc. La professeur, avec laquelle je travaillerais, a mis à profit son réseau de contacts. Ce qui facilitera les premières démarches dans la mise en place de ce projet. F. N. H. : Faut-il solliciter l'aide du ministère de la Santé afin que le programme de lutte contre la leishmaniose cutanée, mené dans le cadre de cette bourse, soit généralisé sur tout le territoire marocain ? N. A. : Le but de la bourse est d'avoir une idée sur la situation épidémiologique de la maladie. Et dans ce sens, nous comptons sur le soutien de tous les intervenants pour qu'à la fin, ce projet qui démarre sur trois régions soit élargi. Il s'agit donc pour nous de définir les mesures et actions nécessaires pour contrecarrer cette maladie et que ces mesures soient par la suite implémentées par le ministère de la Santé lui-même. Je vais étudier le phlébotome en laboratoire et mener au Maroc des recherches sur le terrain afin de déterminer quels facteurs environnementaux et sociaux peuvent faciliter la propagation de la maladie. Les conclusions revêtiront une importance capitale, aussi bien pour les autorités sanitaires mondiales que marocaines, et pourraient contribuer à épargner des souffrances à l'issue potentiellement fatale à des millions de personnes. Et le plus important, c'est de vulgariser et de sensibiliser la population sur cette maladie peu connue !