Rendez-vous d'échange, de dialogue et de concertation entre des économistes et des chercheurs, la 14ème rencontre de l'Association internationale des sciences économiques (AISE) a été une véritable vitrine des nouvelles tendances des sciences économiques et des grands changements économiques dans le monde. A Marrakech, les congressistes ont abordé les épineuses questions de l'heure, à savoir «Où sont les frontières de l'économie?», «Quelles sont les conséquences des grands bouleversements qui caractérisent le monde depuis trois décennies ? »... Le 14ème congrès de l'Association internationale des sciences économiques (AISE) réuni pour la première fois au Maroc, à Marrakech, aura tenu toutes ses promesses. Ayant rassemblé pas moins de 300 économistes et des chercheurs venant de plus d'une trentaine de pays, ce congrès, considéré à plus d'un titre comme l'une des plus prestigieuses rencontres mondiales, a en effet consacré les dernières avancées scientifiques et académiques de la recherche économique. Rendez-vous d'échange, de dialogue et de concertation entre des économistes et des chercheurs, la rencontre a été une véritable vitrine des nouvelles tendances des sciences économiques et des grands changements économiques dans le monde. A l'ordre du jour figuraient les questions liées au développement, à la croissance, à l'emploi, à la lutte contre les inégalités et la pauvreté, au genre, à l'éthique, aux flux des capitaux, à l'investissement, au libre-échange, à l'efficacité des institutions et à la bonne gouvernance. Le Maroc comme modèle ? Moment fort, une session «Maroc», au demeurant particulièrement suivie, a été également initiée lors de ce congrès international au cours duquel d'éminents économistes marocains avaient présenté les grandes réformes menées par le Royaume. Cette rencontre aura été l'occasion pour les experts marocains et étrangers d'établir des contacts, tirer un certain nombre de conclusions et d'enseignements concernant le processus de réformes engagées par le Maroc et, surtout, d'examiner les différentes préoccupations du gouvernement, et ce à la lumière des expériences et expertises des économistes présents et dont les spécialités pourraient servir à éclairer les politiques gouvernementales. C'est que, aux yeux de nombreux observateurs, le Maroc peut s'avérer un «modèle» pour les pays de la région MENA, le pays s'étant doté de certains moyens «pour une meilleure gestion de proximité du développement» porteuse d'espérances. Un processus de réformes institutionnelles qui s'inscrit dans la logique même de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et qui est à même de renforcer la transition démocratique et donner un sens au développement «parce qu'il aura la proximité des citoyens et permettra de créer les conditions d'une citoyenneté pleine et entière». Parmi les points forts des projets de réformes engagés par le Royaume figure le passage de l'économie marocaine d'une économie de rente à une véritable économie de marché. Outre cette préoccupation, il y a la recherche en permanence de la cohésion sociale, a estimé Jean-Paul Fitoussi, secrétaire général de l'AISE. Somme toute, ont fait valoir les experts, le processus de démocratisation et les réformes économiques vont de pair, puisque la démocratisation (l'évolution vers la démocratie) n'est pas seulement productrice de bien-être social, mais demeure aussi indispensable en termes économiques et, de ce fait, constitue un meilleur régime pour l'efficacité. Conjoncture internationale difficile Au niveau international, et au sujet de la conjoncture économique que traverse le monde à l'heure actuelle, les observateurs s'accordent à la qualifier de «difficile», faisant remarquer que les économies de plusieurs pays comme la Tunisie ou encore la France et l'Italie et qui sont similaires à l'économie marocaine, souffrent actuellement de deux chocs : celui de l'émergence de la Chine et de la concurrence que cela engendre, notamment dans le secteur textile, puis celui de l'augmentation du prix du pétrole avec ce que cela peut engendrer en terme de prélèvements supplémentaires sur les ressources des pays. Cette situation est encore plus difficile, notamment pour les pays en voie de développement qui, pour la plupart, ne sont pas des producteurs de pétrole, soulignant au passage l'importance et la pertinence des réformes économiques et des efforts déployés par le Royaume pour asseoir une économie de marché pleinement intégrée, ouverte sur l'économie mondiale et surtout capable de s'adapter aux aléas de la conjoncture internationale. De fait, le 14ème congrès de l'AISE a pu servir de plate-forme pour tenter d'apporter certains éléments de réponses à certaines questions majeures, à savoir : «Où sont les frontières de l'économie ?», «Quelles sont les conséquences des grands bouleversements qui caractérisent le monde depuis trois décennies, c'est-à-dire depuis le premier choc pétrolier ?»...